Budget 2026 : un nouveau coup de pouce pour les résidents d'ehpad

Publié par Matthieu Chauvin
le 29/10/2025
Femme ehpad
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Les retraités sont toujours dans le viseur du gouvernement, qui cherche comment les ponctionner pour parvenir à boucler sa proposition de loi de finances 2026. En revanche, ceux qui résident en Ephad vont peut-être bénéficier d'un coup de pouce si le budget est définitivement adopté, qui passerait par un crédit d'impôt remplaçant une mesure existante, mais moins favorable. Explications.
 

Le 21 octobre dernier, les retraités ont poussé, temporairement, un premier "ouf" de soulagement. L'Assemblée nationale avait rejeté la proposition de suppression de l'abattement annuel de 10 % sur les pensions, qui devait être remplacé par un plafond de 2 000 euros. Le 27 octobre, c'était au tour de la surtaxe sur les mutuelles et assurance santé d'être retoquée. Enfin hier, mercredi 29, les" députés ont dit "non" au doublement des franchises médicales. Pèse encore la menace du gel de la revalorisation sur l'inflation, à l'heure où nous écrivons ces lignes, qui n'a pas encore été présenté en commission.

Les retraités épargnés, pour l'instant ?

Le gouvernement Lecornu II n'a donc pas dit son dernier mot. Il compte ainsi toujours soumettre au vote une surtaxe des pensions les plus élevées et a réussi à obtenir un coup de rabot sur une niche fiscale dont profitent de nombreux retraités : les services à la personne, comme l'aide à domicile quand on est dépendant par exemple. 

Un député socialiste a déposé un amendement qui a été adopté le 25 octobre, abaissant le plafond annuel du crédit d'impôt à 10 000 euros au lieu de 12 000 euros par an. Et même à 13 000 euros au lieu de 15 000 euros "La première année au titre de laquelle le contribuable demande à bénéficier de l'avantage fiscal." 

Mais pour l'instant, les retraités sont épargnés par l'Assemblée, alors que c'était en les ponctionnant, notamment, que les gouvernements Barnier ou Bayrou pensaient trouver une partie des fonds pour réduire le déficit. Mais ils restent "en sursis" : il faudra attendre le vote définitif du budget avant la fin de l'année et qu'il n'y ait pas de censure dans les jours qui viennent pour qu'ils puissent vraiment souffler.

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Une mesure plus favorable pour les résidents d'Ehpad en 2026

Le même samedi 25 octobre, les députés ont en revanche adopté un amendement qui changerait beaucoup de choses pour les résidents dEhpad, et leurs proches, nous apprend Notre Temps. Un crédit d'impôt "universel" viendrait remplacer l'abattement de 25 % sur les frais d'hébergement. Cet abattement ne profite jusqu'ici qu'aux personnes âgées imposables et à leur famille, le plus souvent, qui prend en charge une partie des frais. Les plus modestes deviendraient aussi éligibles à une aide : ils seraient remboursés directement de leurs dépenses par l'Etat.

Porté par LFI, cet amendement indique que "Seuls les retraités les plus aisés peuvent défiscaliser une partie de leur dépense d'Ehpad, quand les retraités les plus modestes doivent subvenir à la totalité des frais", soit "Une iniquité fiscale assez grave."  C'est Aurélien Le Coq qui a pris la parole lors de sa présentation, déclarant "Nous proposons de transformer en crédit d'impôt la réduction d'impôt sur les dépenses pour accueil et hébergement en établissement spécialisé, afin que plus un seul retraité ne soit laissé sur le côté, et que chacune et chacun puisse vivre dignement à la fin de sa vie."

Ce que que la réforme changerait financièrement

Rien, en réalité, sur la forme, comme le précisent nos confrères. L'avantage fiscal resterait "égal à 25%" des 'dépenses supportées du 1er janvier 2026 au 31 décembre 2027' dans la limite de 10 000€ par personne hébergée." Ce qui ferait une grosse différence par rapport à la situation actuelle, c'est que tout les résidents en profiteraient désormais, sans condition de revenu. 

Notre Temps rappelle qu'en 2024, le "prix moyen d'un hébergement en Ehpad en France s'élevait à 2 808 euros par mois." Mais là encore, rien n'est fait, car cette mesure coûterait 600 millions d'euros par an d'après Amélie de Montchalin, ministre des Comptes publics. Or, sous sa forme actuelle, elle profite à 424 000 personnes (chiffres de 2023) révèle Mercipourlinfo, pour un coût bien moindre : 272 millions d'euros. Il faudra attendre la fin de l'année pour savoir si elle est définitivement adoptée.

 

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