Vent debout contre le budget de la sécurité sociale, les médecins libéraux appellent à la grève à partir du 5 janvier

Publié par Lény Nolent
le 27/11/2025
Médecins
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Les syndicats des médecins libéraux montent au créneau contre le projet de budget de la Sécurité sociale de 2026. Vilipendant un texte qui menacerait la profession, ils appellent à la grève à partir du 5 janvier.

L’ire gagne les médecins libéraux. Ce mercredi 26 novembre, les sept syndicats représentatifs de la profession (MG France, CSMF, FML et UFML pour les généralistes, Avenir Spé/Le Bloc, UFML et SML pour les spécialistes) ont appelé les praticiens « à se préparer à un mouvement de grève sans précédent à partir du 5 janvier ». Souhaitant former « une mobilisation générale », ils encouragent les médecins libéraux, les internes et les étudiants en médecine à reporter « dès aujourd’hui », les rendez-vous prévus à cette date.

Un budget de la Sécurité sociale contesté

« Je n’ai jamais vu d’attaque aussi importante contre la profession, et de colère aussi importante », a indiqué le Dr Jérôme Marty, président de l’UFML. Ce syndicat brandit la menace d’une grève de dix jours en janvier conditionnée au maintien des mesures jugées « destructrices ». À l’origine de l’indignation des médecins libéraux : le projet de budget de la Sécurité sociale de 2026. Ils estiment que le PLFSS (projet de loi de financement de la sécurité sociale) « sonne le glas de la médecine libérale en France ». 

Les syndicats fustigent vivement ce texte le qualifiant « d’attaque inédite depuis la création de la Sécurité sociale en 1945 » contre la médecine libérale. Ils pointent notamment du doigt la suppression de la négociation conventionnelle. Les syndicats se montrent en outre critiques vis-à-vis de l’article 24 du projet de loi. Ce dernier offre la possibilité à l’Assurance maladie de baisser « unilatéralement » les tarifs de consultation.

Dans quelle situation ? Lorsqu’une rémunération jugée trop élevée est observée. Les secteurs ciblés sont nombreux : la néphrologie, la dialyse, l’imagerie et la radiothérapie.

L’article 26 suscite également la colère : il prévoit la mise en place d’une surcotisation sur les dépassements d’honoraires des médecins du secteur 2 (conventionnés à dépassement d’honoraires) et les revenus du secteur 3 (non conventionnés). D’après 20 Minutes, les médecins dénoncent de surcroît un budget de la médecine de ville à la traîne qui s’élève à 0,9 % dans l’enveloppe initiale du gouvernement contre 2,4 % pour les hôpitaux.  

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Les contrats France Santé visés

La demande des syndicats est explicite : « ne pas signer les contrats d’engagement France Santé ». Le réseau France Santé repose sur le principe de labellisation de structures médicales qui permet par exemple de proposer un rendez-vous en moins de 48 heures.

Désireux d’accentuer la pression sur le gouvernement, les syndicats souhaitent à compter du 3 décembre interrompre l’alimentation du dossier médical partagé (DMP). Selon Capital, ils demandent par ailleurs aux médecins d’arrêter l’OPTAM (l’Option Pratique Tarifaire Maîtrisée). 

Les sept syndicats ont annoncé « une grande manifestation » qui se tiendra le 7 janvier prochain, selon l’AFP via Libération. « Puisque le gouvernement pense pouvoir faire sans nous, montrons-lui ce qu'est réellement une France sans médecins libéraux », expliquent ces derniers. Les chirurgiens pourraient aussi se joindre au mouvement, avec une grève annoncée par le syndicat Les Chirurgiens du Bloc du 5 au 19 janvier. 

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