Santé : franchises médicales, consultations... Votre reste à charge va flamber dès 2026

Publié par Matthieu Chauvin
le 17/10/2025
4 minutes
Franchise médicaments
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Le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) que compte présenter le gouvernement Lecornu II dans son budget 2026 après avoir évité la censure des socialistes, entérine le doublement des franchises médicales et des participations forfaitaires dès le 1er janvier comme le demandait François Bayrou.
 

Cette mesure phare, destinée à combler une partie du déficit de la Sécurité sociale, va impacter le portefeuille de millions de Français. De la boîte de médicaments à la visite chez le médecin, les sommes non remboursées vont augmenter significativement. Les conséquences du projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) 2026 sur dépenses de santé se précisent.

Franchises et participations doublées sur de nombreux actes

L’annonce majeure du gouvernement est sans équivoque : votre reste à charge va grimper sur la quasi-totalité des soins courants. Comme le détaille le communiqué du gouvernement Lecornu II, les montants unitaires vont tous être multipliés par deux. Voici ce qu’il faut retenir :

  • la franchise sur une boîte de médicament passera de 1 euro à 2 euros ;
  • la participation forfaitaire sur une consultation (généraliste, spécialiste) ou un acte médical (radiologie...) passera de 2 euros à 4 euros ;
  • la franchise sur les actes paramédicaux (infirmier, kinésithérapeute) passera de 1 euro à 2 euros ;
  • la franchise sur les transports sanitaires (ambulance, VSL pour "véhicule sanitaire léger") passera de 4 euros à 8 euros.

Grande nouveauté, l'article 18 du PLFSS instaure une franchise médicale sur d'autres dispositifs médicaux, jusqu’alors épargnés "sans justification claire". Selon L’Essentiel de l’Éco, cela concernera des produits comme les pansements, lunettes, prothèses auditives ou dentaires, fauteuils roulants, pompes à insuline ou matériel de perfusion à domicile. Son montant sera de 2 euros. Les consultations chez le dentiste seront également concernées par cette franchise.

Un nouveau plafond annuel de 200 euros

Pour justifier cette augmentation des franchises médicales en 2026, l’exécutif met en avant la nécessité de "responsabiliser chacune et chacun" et espère une économie de 2,3 milliards d’euros pour l’Assurance maladie. Si les montants unitaires doublent, les plafonds suivent la même logique. Le plafond annuel franchise médicale 100 euros devient la nouvelle norme, contre 50 euros aujourd'hui.

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Concrètement, le plafond global des franchises (médicaments, actes paramédicaux, transports) passera à 100 euros par an, comme celui des participations forfaitaires (consultations et actes médicaux). Le reste à charge annuel maximal pour un patient non exonéré pourra donc atteindre 200 euros, hors plafond spécifique pour les transports. La ministre des Comptes publics Amélie de Montachalin estime toutefois que l’impact moyen sera modéré : 42 euros par an par patient (3 euros par mois).

Certains assurés resteront protégés

Tout le monde ne sera pas concerné par ces hausses. Selon les chiffres officiels, plus de 18 millions d’assurés resteront protégés. La liste inclut les enfants et jeunes de moins de 18 ans, les femmes enceintes à partir du 6e mois de grossesse, ainsi que les bénéficiaires de la Complémentaire Santé Solidaire (C2S).

Attention cependant à un changement notable pour les patients en affection de longue durée (ALD). Le PLFSS 2026 prévoit, toujours d'après Le Figaro, de leur supprimer l'exonération du ticket modérateur sur les médicaments "à faible service médical rendu" (SMR). Cette mesure pourrait réintroduire un reste à charge sur une partie de leurs traitements jusqu'ici intégralement remboursés. Les cures thermales, dans le viseur de la Cour des comptes depuis longtemps, seraient aussi concernées par cette suppression. 

Les pharmaciens pas entendus

Quid des pharmaciens plusieurs fois en grève depuis la rentrée, à cause de la baisse des réductions qu'ils pouvaient obtenir de la part des laboratoires sur les génériques, et de la collecte directe des franchises au comptoir qui leur serait déléguée (en lieu et place du fisc...) ? "Oui, c’est une mesure prévue à ce stade du projet de loi, mais qui reste à affiner et qui ne sera mise en œuvre réellement qu’en 2027 ", a déclaré le cabinet de la ministre de la Santé. L'article 18 du PLFSS précise bien que le gouvernement souhaite "permettre le paiement des participations forfaitaires et franchises directement auprès de certains professionnels de santé" souligne Larevuepharma.fr.

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