Mort d’Émile : pourquoi les juges d’instruction ont auditionné ses grands-parents ainsi qu’un oncle et une tante ?

Publié par Suruthi Srikumar
le 10/12/2025
Mort d’Émile : pourquoi les juges d’instruction ont auditionné ses grands-parents ainsi qu’un oncle et une tante
abacapress
Durand Thibaut/ABACA
Ce mardi 9 décembre 2025, les grands-parents du petit Émile ont été entendus par les juges d'instruction, marquant un tournant judiciaire neuf mois après leur garde à vue.
 

Neuf mois après avoir été placés en garde à vue, quatre membres de la famille du petit garçon, dont ses grands-parents, sont revenus devant la justice ce mardi, mais cette fois-ci sur le banc des victimes. 

Une audition inédite sous le statut de victime

C'est un face-à-face attendu qui s'est déroulé au tribunal d'Aix-en-Provence. Philippe et Anne Vedovini, ainsi que l'oncle et la tante du petit garçon, Maximin et Marthe Vedovini, ont été reçus individuellement par les magistrats instructeurs. Le 25 mars dernier, Philippe, Anne, Maximin et Marthe Vedovini avaient été placés en garde à vue pour "homicide volontaire" et "recel de cadavre". Ils ont finalement été relâchés 48 heures plus tard, sans qu’aucune poursuite ne soit engagée.

Pour la première fois depuis la disparition d’Émile, le 8 juillet 2023 au Haut-Vernet (Alpes-de-Haute-Provence), et la découverte d’une partie de ses restes le 30 mars 2024, cette convocation visait à recueillir leur parole en tant que parties civiles.

Chaque entretien a duré environ une heure. L'objectif était d'aborder le fond du dossier, mais aussi d'évoquer le vécu de la famille depuis la découverte des ossements. Pour Me Julien Pinelli, avocat d'Anne Vedovini, l'audition de la famille Vedovini après la garde à vue constitue un moment charnière : "C'était une étape très importante pour ma cliente qui a pu s'exprimer en toute transparence", rapporte le Parisien.

Des droits élargis mais une vigilance maintenue

La constitution de partie civile modifie radicalement la position des proches dans la procédure. Concrètement, le statut de partie civile dans l'affaire Émile leur permet désormais d'avoir accès au dossier par l'intermédiaire de leurs conseils. Ils ne subissent plus l'enquête de l'extérieur, ils peuvent en suivre les avancées et connaître les résultats des expertises techniques en cours.

Cependant, ce statut juridique n'exonère personne définitivement. Le procureur de la République d'Aix-en-Provence, Jean-Luc Blachon, avait précisé à l'issue des gardes à vue que la piste familiale dans la disparition d'Émile toujours ouverte ne pouvait être écartée. Les enquêteurs continuent de travailler sur toutes les hypothèses pour comprendre ce qui est arrivé au garçonnet, âgé de deux ans et demi au moment des faits.

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Une contre-offensive judiciaire en préparation

Loin de rester passifs, les proches du petit garçon comptent utiliser ces nouvelles prérogatives pour orienter les recherches. Leurs avocats préparent actuellement un document dense, d'environ une centaine de pages, qui sera remis aux juges au cours du premier trimestre 2026. Ce dossier s'appuie notamment sur une visite privée effectuée au Haut-Vernet en novembre dernier pour recontextualiser certains éléments géographiques et temporels. "Il s’agit de demandes d’investigations complémentaires", indique au Parisien Me Julien Pinelli. 

"C’est un complément d’enquête qui fait suite à notre visite au Haut-Vernet", indique l’avocat. Il s'agit pour la famille de solliciter des actes précis, nouvelles auditions, vérifications techniques ou expertises, que les gendarmes n'auraient pas encore réalisés. 

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