Mort d’Émile : deux vélos saisis lors d’une perquisition chez ses grands-parents au Haut-Vernet
Ce mardi, l'affaire de la disparition puis de la mort du petit Émile Soleil revient sur le devant de la scène judiciaire. Alors que l'incertitude plane toujours sur les circonstances exactes du drame, les enquêteurs de la Section de recherches de Marseille ont procédé à de nouvelles opérations ciblées au Haut-Vernet.
Deux vélos saisis chez les grands-parents
Les gendarmes de la Section de recherches de Marseille ont intensifié leurs investigations sur le terrain en cette fin d'année. Selon les informations rapportées par plusieurs médias, dont BFMTV, les enquêteurs se sont concentrés sur les dernières saisies de l'affaire Émile au domicile des grands-parents maternels. Ces opérations, menées lors de nouvelles perquisitions au Haut-Vernet les 16 et 22 décembre 2025, ont ciblé des éléments matériels bien précis stockés dans la résidence secondaire de la famille.
Le butin des gendarmes comprend notamment un "objet volumineux" dont la nature exacte n'a pas filtré, ainsi que deux vélos saisis chez les grands-parents d'Émile. Ces bicyclettes ont été récupérées directement dans le garage de la maison. Cette démarche tardive suscite des interrogations du côté de la défense. Me Julien Pinelli, l'avocat de la grand-mère, a souligné ce décalage temporel : "Les éléments saisis étaient déjà à disposition à l'époque de la garde à vue et il n'a pas été jugé utile de les récupérer à cette date. On le fait neuf mois plus tard", a-t-il déploré, faisant référence à la garde à vue de mars 2025.
Identifier l'origine du traumatisme facial
Cette collecte d'indices ne doit rien au hasard. Elle répond à une nécessité scientifique impérieuse : confronter ces objets aux résultats de l'expertise du crâne d'Émile et du traumatisme facial violent mis en évidence par les légistes. L'analyse des ossements, découverts fin mars 2024, a en effet révélé une lésion de petite taille située au niveau de l'os zygomatique droit. Selon le procureur d'Aix-en-Provence, Jean-Luc Blachon, cette marque suggère un choc violent, évoquant "la probable intervention d'un tiers" ou un impact brutal.
Les experts doivent désormais déterminer s'il existe un lien entre un objet saisi et la mort d'Émile. Concrètement, les analyses techniques vont chercher à savoir si le guidon, une pédale ou toute autre partie des vélos saisis – ou l'objet volumineux emporté – pourrait correspondre morphologiquement à la blessure constatée sur le crâne de l'enfant. Cette étape est cruciale pour faire le tri entre les hypothèses : celle d'une chute accidentelle complexe, d'un choc avec un engin, ou d'un acte violent perpétré avec un objet contondant.
La piste criminelle reste envisagée
Ce rebondissement matériel s'inscrit dans un calendrier judiciaire qui s'est brusquement accéléré. Ces saisies interviennent seulement quelques jours après une nouvelle série d'auditions menées par les juges d'instruction le 9 décembre 2025. Les grands-parents, ainsi qu'un oncle et une tante du petit garçon, ont été entendus, marquant une étape déterminante pour la suite de l'enquête sur l'affaire Émile Soleil.
L'objectif affiché par la justice est de fermer des portes ou, au contraire, d'en ouvrir de nouvelles de manière définitive. Si l'hypothèse de l'accident reste techniquement possible, les enquêteurs explorent toujours la piste criminelle après l'expertise du crâne, cherchant à comprendre si ce traumatisme facial a pu être causé volontairement. Les résultats des comparaisons entre les objets saisis et la lésion osseuse sont désormais attendus avec une immense impatience pour tenter, enfin, de faire la lumière sur ce drame.