Meurtre de Lola : pourquoi la malle contenant le corps bouleverse autant les esprits
Un objet qui sidère autant qu’il révolte. Ce lundi 20 octobre, se déroulait la deuxième journée du procès de Dahbia Benkired, 27 ans, accusée d’avoir violé, torturé et tué la petite Lola à Paris, en octobre 2022. Dans la salle d’audience, recouverte de papier kraft, une malle noire trône à quelques mètres de la barre. Les témoins l’évitent du regard.
“Elle est moins grande que dans mon souvenir”, dit Carime B., l’un des hommes ayant croisé Dahbia Benkired après le drame, comme le relate le Parisien. Pourtant, c’est là que Lola, 12 ans, a été placée, quelques heures après avoir été tuée. Le président de la cour résume ce que tous pensent à voix haute : “En effet, on a du mal à se dire que le corps de Lola rentrait dedans.”
Cette malle, Carime B. l’a déjà vue le lundi 14 octobre 2022. Il est presque 17 heures ce soir-là quand Dahbia B. l’aborde rue Manin, dans le XIXème arrondissement de Paris, traînant deux valises et une malle encombrante. Il l’aide à transporter le tout jusqu’au café Le Rallye, situé quelques mètres plus loin. “Jamais je me dis qu’il y a un corps dedans”, répète-t-il.
Une odeur de javel, une tache de sang
En effet, Dahbia B. lui affirme qu’elle transporte “des trucs intéressants à vendre” dans la malle, mais qu’elle ne peut pas en dévoiler le contenu en pleine rue. Intrigué, Carime lui suggère alors d’aller au café pour jeter un œil. Une fois attablés, il soulève le couvercle de la malle. “J’hésite, je soulève le couvercle, y’a une forte odeur de javel. Puis je vois comme une tache de sang effacé sur un drap. J’étais choqué, je suis parti.”
Dans l’affaire, tout ramène à cette malle de 40 cm sur 70. Sa contenance, sa forme, sa capacité à renfermer un corps d’enfant, suscitent un malaise profond. Le président de la cour, bouleversé, a rappelé que Lola mesurait 1,60 m pour 55 kg, selon les informations de L'Indépendant. Cette présentation n’a duré que quelques secondes, mais elle a provoqué un silence glaçant dans la salle.
38 coups de couteau et de ciseau
Rachid N., un autre témoin et ancienne connaissance de l’accusée, dit lui aussi n’avoir “pas posé de questions”. Pourtant, il a transporté la caisse dans sa voiture, et l’a gardée chez lui pendant près de quatre heures après avoir récupéré Dahbia dans le XIXe arrondissement. Quand le président s’étonne : “Vous n’êtes pas très curieux”, il répond : “Je n’avais pas de raison de l’être”.
Ce que la malle contient a été exposé quelques heures plus tôt par la médecin légiste : le corps de la petite Lola dont le dos était parsemé de 38 plaies, avec une plaie béante au niveau du cou montrant une tentative de décapitation et le visage recouvert de scotch. L'enfant est morte asphyxiée. À l’écoute, sa mère s’effondre.
Dahbia Benkired, interrogée brièvement, a réagi avec une phrase irréelle : “Je sais que j’ai tué un bébé, un ange. Elle est au paradis, ne vous inquiétez pas”. Son interrogatoire est prévu ce mercredi.