Meurtre de Lola : les mystères du mobile au cœur du procès
C'est un procès hors norme qui s'est ouvert ce vendredi 17 octobre 2025 à la cour d'assises de Paris. Dahbia Benkired, 27 ans, y est jugée pour le meurtre de Lola Daviet, 12 ans, un crime d'une barbarie inouïe commis le 14 octobre 2022. Si l’accusée reconnaît les faits dans leur quasi-totalité, le mobile reste un mystère absolu qui hante les débats. Planet fait le point sur les pistes explorées pendant le procès.
Une vérité réclamée par la famille de la victime
Dès l'ouverture des débats, le ton a été donné non pas par la défense ou l'accusation, mais par la famille de la victime. Thibault, le grand frère de Lola, s'est adressé directement à l'accusée : "On voudrait que vous disiez la vérité, rien que la vérité, à toute la France et à nous", rapporte Le Figaro.
Cette quête de sens est d'autant plus bouleverse lorsqu’on sait que le père de la fillette est décédé en février 2024, un drame qui a détruit toute une famille.
Une accusée impassible qui déroute la cour
L'attitude de Dahbia Benkired depuis son arrestation est un autre élément central du dossier. Un policier de la brigade criminelle a décrit une femme "sans émotion apparente", qui "n’a jamais fait preuve d’empathie, de remords ou de regrets", ce qui offre une explication à l'absence de remords de l'accusé.
Lors de sa garde à vue, elle avait lâché : "J’ai même bu un peu de son sang pour tout vous dire", avant de se rétracter en affirmant : "C’est faux, c’est un cauchemar que j’ai inventé". Au cours du procès, l’accusé a présenté ses excuses à la famille de Lola. Pourtant "elle a semblé impassible, sans émotion apparente, y compris quand des photos insoutenables du cadavre de Lola ont été projetées", rapporte Le Figaro.
Entre mobile financier, vengeance et sacrifice humain
Face à l'horreur des faits, la question de sa santé mentale s'est logiquement posée. Pourtant, les trois expertises psychiatriques ont conclu à l'absence de pathologie majeure, la déclarant apte à être jugée. Mais la violence de son acte questionne la limite entre lucidité et folie.
Au sein de notre diaporama, découvrez les 7 mystères du mobile qui hantent le procès.
Une vengeance liée au badge
La première piste, évoquée par Dahbia Benkired elle-même, est celle d'une vengeance futile. Elle aurait agi par "haine" après s'être vu refuser un badge d'accès par la mère de Lola, gardienne de l'immeuble, une version sur laquelle elle est ensuite revenue.
Cette première version, rapidement abandonnée par l'accusée, était-elle une tentative de dissimuler un mobile plus sombre ou le reflet d'une frustration réelle mais disproportionnée ?
La piste d'un trafic d'organes
La piste financière a également été explorée lorsque l'accusée a proposé à une connaissance de lui vendre "un rein" contre 5 000 euros, laissant entendre que la malle contenant le corps cachait des objets de valeur.
La proposition de vendre "un rein" contre de l'argent était-elle un projet concret et macabre, ou une simple affabulation pour justifier la présence du corps ?
Le sacrifice humain à des fins occultes
L'enquête a mis au jour des recherches internet troublantes sur le thème "Sacrifice humain pour devenir riche". La signification des chiffres 0 et 1, retrouvés inscrits au vernis rouge sous la voûte plantaire de la victime, reste l'une des clés du mystère. L'accusée les a elle-même reliés à des rituels censés ouvrir "la porte du pouvoir et des trésors fantastiques".
La signification des chiffres "0" et "1" sous le pied de Lola, combinée à ses recherches internet, relève-t-elle d'un véritable rituel ou d'un délire construit pour brouiller les pistes ?
L’appât du gain par la vente du contenu de la malle
Dahbia Benkired a affirmé à des tiers que la malle contenait des objets de valeur ; croyait-elle réellement pouvoir tirer un profit financier direct de son crime ?
La déclaration glaçante sur le sang de la victime
Pourquoi l'accusée a-t-elle fait cette confession choc aux policiers avant de se rétracter, la qualifiant de "cauchemar inventé" ?
L'absence totale d'émotion et de remords
Comment expliquer ce détachement glacial face à l'horreur des faits, alors que les experts psychiatriques l'ont jugée saine d'esprit et accessible à une sanction pénale ?
Le choix de la victime
Pourquoi Lola ? S'agissait-il d'une victime d'opportunité croisée par hasard ou d'une cible choisie délibérément dans le cadre d'un plan prémédité ?