Meurtre de Lola : Dahbia B. méconnaissable au tribunal selon la mère de la fillette
Une semaine d’audience hors du temps. Vendredi 24 octobre, Dahbia Benkired a été reconnue coupable du viol, de la torture et du meurtre de la jeune Lola, 12 ans, retrouvée morte le 14 octobre 2022 dans le 19ᵉ arrondissement de Paris. La cour d’assises de Paris l’a condamnée à la réclusion criminelle à perpétuité incompressible. À moins d’un appel, elle passera le reste de sa vie derrière les barreaux.
Quatre jours plus tard, Delphine et Thibault Daviet, la mère et le frère de la fillette, étaient les invités de Marc-Olivier Fogiel dans le Face à Fogiel, sur RTL. Ils sont revenus sur cette semaine d’audience insoutenable, à commencer par leur confrontation avec l’accusée qu’ils n’avaient encore jamais rencontrée.
Au premier jour du procès de Dahbia Benkired, le vendredi 17 octobre dernier, Delphine Daviet a découvert une femme radicalement différente de celle aperçue sur les réseaux sociaux. “Elle n’était pas reconnaissable”, confie-t-elle. Une confrontation qu’elle redoutait mais qu’elle jugeait nécessaire pour affronter celle qu’elle qualifie de “monstre”.
Une image très éloignée de celle qu’elle affichait sur les réseaux sociaux
Selon les témoins présents à l’ouverture du procès, Dahbia B. est apparue méconnaissable. Les croquis d’audience montrent une femme plutôt forte, à la chevelure poivre et sel tirant vers le blanc, loin de l’image soignée qu’elle donnait autrefois d’elle-même. “La première fois qu’elle est rentrée dans la salle, ça m’a fait bizarre, oui. Déjà, elle n’était pas reconnaissable par rapport à la femme qui était sur les réseaux. Elle n’était plus du tout la même”, a répété Delphine Daviet.
Pour son fils Thibault, cette première confrontation avait une portée symbolique. “C’était important pour moi de la regarder droit dans les yeux pour voir quelle personne c’était. […] Pendant une semaine, je l’ai regardée et je n’ai rien vu de tout ça. Donc au moins, j’ai ma réponse”, a-t-il confié. Durant cette épreuve, la mère et le frère de la petite Lola ont été confrontés à une absence totale d’émotion chez l’accusée.
“On l’aurait croisée dans la rue, on ne se serait pas dit que c’était elle”
Dans un autre entretien accordé au Figaro, Delphine Daviet est revenue sur ce qu’elle a ressenti lors de ce premier jour du procès. “Ça m’a fait très bizarre, c’était choquant. On se dit : “C’est réel, on est dans le vrai”. On l’aurait croisée dans la rue, on ne se serait pas dit que c’était elle.” Avec son fils, elle n’a pas détourné le regard : “On avait besoin de la regarder en face, de voir ses émotions à elle, même s’il n’y en a eu aucune. […] Pour moi, c’est un monstre, elle ne ressent vraiment rien, elle avait un regard vide.”
Durant les audiences, des images insoutenables ont été diffusées : les photos du corps de Lola, et les vidéos montrant Dahbia Benkired transportant une malle dans laquelle se trouvait la fillette. Un moment d’une intensité rare. “J’avais déjà vu les photos et lu des synthèses avant, car je voulais me préparer. […] Il fallait que je ressente les choses, que je sache”, a-t-elle confié la mère au média.
Sur les vidéos capturées au café Le Rallye, elle apparaît impassible. “Elle parle comme si de rien n’était, comme si elle discutait autour d’un café. Durant le procès, je ne voulais pas “péter un câble”, je ne voulais pas gâcher la mémoire de ma fille.” Contrairement à d’autres familles de victimes, Delphine Daviet n’a pas souhaité le huis clos. “Je voulais absolument que toute la France soit au courant de ce qu’il s’est passé et que la vérité soit établie devant tout le monde”, a-t-elle insisté.
Si le verdict a apporté une forme de justice, il n’a pas effacé la douleur. “Il y a encore des questions et il y en aura toujours”, admet la maman de la fillette. “Pourquoi Lola ? Pourquoi ma fille l’a suivie ? […] Lola était gentille, sociable, elle aimait rendre service. Elle a pu attendre. J’aurai toujours ces questions en tête.”