Meurtre de Lola : sept dates clés pour comprendre l'affaire
Depuis l’ouverture du procès, la douleur de la famille de Lola se mêle à la quête de vérité. À la barre, Delphine Daviet, la mère de l'adolescente de 12 ans, a raconté une existence brisée : "J’ai perdu ma fille, mon mari, mon travail, mon logement… toute ma vie s’est effondrée". Elle a demandé que Dahbia Benkired, qu'elle qualifie de "monstre" ou encore de "chose", soit condamnée à la réclusion criminelle à perpétuité, "la seule peine possible".
Son fils, Thibault, a pris la parole à son tour, décrivant sa sœur comme "le rayon de soleil" de leur appartement. S’adressant directement à l’accusée, il lui a demandé : "On vous a forcée à faire ça à Lola, ou c’est votre choix ?". L’oncle de la fillette, visiblement bouleversé, a exprimé ce que ressentent beaucoup de proches : "À quel moment, dans quel esprit sain, naît une telle monstruosité ?". Pour la famille, ce procès est celui d’une reconstruction impossible, mais aussi d’un besoin vital de comprendre.
Une "femme tueuse d’enfant"
À la barre, les experts psychiatres ont livré un constat glaçant. Interrogée par la cour, la psychiatre Karine Jean a reconnu : "Je n’ai jamais été confrontée à une femme tueuse d’enfant". Elle a précisé n’avoir "relevé aucun trouble psychique qui aurait altéré ou aboli son discernement", souligne BFMTV.
Le docteur Liova Yon, auteur d’une contre-expertise, a confirmé que "Madame Benkired ne délire pas" et "n’a pas d’activité hallucinatoire". Il évoque en revanche "une haute tendance à la psychopathie". Ces analyses convergentes excluent la folie et engagent donc pleinement la responsabilité pénale de l’accusée. Pour rappel, Dahbia Benkired, 27 ans, encourt la réclusion criminelle à perpétuité pour "meurtre d’un mineur de moins de 15 ans accompagné de viol, de torture ou d’actes de barbarie". Le verdict est attendu ce vendredi 24 octobre.
En attendant le verdict, retrouvez les évènements clés de l'affaire et du procès au sein de notre diaporama.
La macabre découverte du corps le 14 octobre 2022
Le vendredi 14 octobre 2022, Lola Daviet, 12 ans, disparaît après les cours. Elle était élève au collège Georges-Brassens, dans le 10e arrondissement de Paris.
Après plusieurs heures de recherches, son corps est retrouvé plus tard dans la soirée, dissimulé dans une malle en plastique au sein de la cour de son immeuble, dans le 19e arrondissement de Paris. L'alerte avait été donnée par son père, gardien de l'immeuble, qui avait identifié sur les images de vidéosurveillance une femme inconnue accompagnant sa fille avant de ressortir seule en tirant la fameuse malle.
Une suspecte rapidement identifiée le samedi 15 octobre
Grâce aux enregistrements vidéo, la principale suspecte, Dahbia B., 24 ans, est interpellée dès le lendemain du drame.
Des résultats d'autopsie qui révèlent l'horreur le 15 octobre 2022
Les résultats de l'autopsie de Lola Daviet confirment l’extrême violence des faits. La jeune fille est décédée par asphyxie, son nez et sa bouche ayant été obstrués. Le rapport médico-légal fait également état de multiples plaies, notamment dans le dos, et de lésions compatibles avec un viol, l'accusation retenant ainsi les actes de barbarie.
L'accusé mise en examen le 17 octobre 2022
Elle est mise en examen le 17 octobre 2022 pour "meurtre sur mineur de moins de 15 ans accompagné de tortures ou actes de barbarie et pour viol sur mineur". En situation irrégulière, elle faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) au moment des faits.
L'expertise psychiatrique le 9 décembre 2022
Selon une expertise psychiatrique dont les conclusions ont été révélées autour du 9 décembre 2022, le discernement de Dahbia B., suspectée du meurtre de la jeune Lola à Paris, n'a été jugé ni "aboli" ni "altéré" au moment des faits, rapporte Libération. Cette conclusion est cruciale car elle écarte l'irresponsabilité pénale et permet la tenue d'un procès. Néanmoins, l'expertise souligne que le crime serait en lien avec un "trouble grave et complexe de la personnalité" de la suspecte.
Le père de la victime meurt le 23 février 2024
Johan Daviet, inconsolable après le meurtre de sa fille Lola, a replongé dans l'alcool. Il décède un an plus tard, le 23 février 2024.
L'ouverture du procès le vendredi 17 octobre 2025
Le procès pour le meurtre de Lola par Dahbia Benkired s'est ouvert devant la cour d'assises de Paris, près de trois ans après les faits. L'accusée encourt la réclusion criminelle à perpétuité. Ces audiences doivent permettre de juger de sa responsabilité pénale, mais aussi de tenter de comprendre le mobile d'un crime qui reste une énigme.
Voir les commentaires