Affaire Jubillar : la découverte des lunettes de Delphine pourrait tout changer

Publié par Suruthi Srikumar
le 02/09/2025
Affaire Jubillar : la découverte des lunettes de Delphine pourrait tout changer
Istock
Le procès de Cédric Jubillar, pour le meurtre présumé de son épouse Delphine, se tiendra le 22 septembre 2025. Une paire de lunettes brisées, appartenant à l'infirmière, interroge.
 

Près de cinq ans après la disparition de Delphine Jubillar, dans la nuit du mardi 15 au mercredi 16 décembre 2020, les enquêteurs continuent de s’intéresser aux moindres indices pour tenter de retrouver la mère de famille. Parmi eux, une paire de lunettes appartenant à l'infirmière de 33 ans, retrouvée "en plusieurs morceaux", avec "une branche cassée près du canapé" et "le reste sur la table". Selon Le Parisien, "les montures ont été de nouveau expertisées par une spécialiste en identification par empreintes génétiques". 

Le rapport remis aux juges d’instruction de Toulouse révèle un mélange d’ADN appartenant à Delphine Jubillar et à son mari, "et aucun autre profil. Ni celui de l’amant de Delphine Jubillar. Ni celui de la compagne de ce dernier". Pour les enquêteurs, ces résultats orientent vers l'hypothèse d'une dispute violente entre le couple. La Direction générale de l’Armement avait déjà indiqué qu’il fallait une énergie équivalente à un coup de poing pour causer de tels dégâts, indique Closer

Une photo de Delphine Jubillar sème le doute

Une photo de l'infirmière prise en novembre 2020 montre déjà une monture abîmée. "Elles tenaient tant bien que mal sur son nez", indiquent les avocats de la défense, qui dénoncent une procédure "purement accusatoire". Dans Paris Match, Me Emmanuelle Franck et Me Alexandre Martin estiment que "la présomption d’innocence a été largement bafouée". 

Ils évoquent des actes d’instruction manquants et des pistes non explorées, comme des témoignages d’internautes avec lesquels Cédric échangeait en ligne. "Pour moi, les gendarmes sont passés à côté de quelques témoignages", déplore Cyril Hemardinquer, ancien policier et ami de l’accusé, rapporte Paris Match. 

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Le témoignage du fils qui contredit celui de Cédric Jubillar

Depuis le début, Cédric Jubillar nie toute dispute avec sa femme, assurant s’être "endormi avant 22h30". Mais les propos de son fils aîné, âgé de 6 ans au moment des faits, contredit sa version des faits. Entendu à plusieurs reprises par les enquêteurs, Louis a évoqué une altercation à laquelle il aurait assisté. "Ils se poussaient avec les deux bras, une fois papa et une fois maman", a-t-il raconté, ajoutant que sa mère aurait crié : "Arrête-toi !"

Concernant les binocles, il affirme que les lunettes de sa mère n’étaient "pas trop cassées" au moment où il les a vues. "Si l’accusation en est rendue à vouloir faire tenir la culpabilité de Cédric Jubillar sur un enfant de six ans entendu un an après les faits, c’est que vraiment il n’y a rien d’autre", avait réagi Me Alexandre Martin, l’un des trois avocats de l’artisan peintre. 

Pour la défense de Cédric Jubillar, cet élément n’a rien à voir dans la disparition de l'infirmière car les lunettes "pouvaient être déjà brisées depuis un moment", voire avoir été endommagées "après", en raison du délai entre la disparition et leur découverte. Ils soulignent également que "l’expertise a été réalisée sur des montures neuves, ignorant l’usure antérieure". 

Le procès de Cédric Jubillar qui s'ouvrira dans une dizaine de jours reviendra sur ces détails clés de l'enquête. 

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