Sur les 51 hommes poursuivis pour viols aggravés sur Gisèle Pelicot, un quart affirment avoir eux-mêmes subi des viols dans leur enfance.
C'est une attaque en bonne et due forme de l'avocat de Cédric Jubillar. Dans un entretien accordé à Actu Toulouse, Maître Jean-Baptiste Alary a vivement dénoncé les méthodes des gendarmes qui auraient selon lui "broyé pychologiquement" la mère de Cédric Jubillar "en garde à vue pour atteindre Cédric". "Nous avons vécu une garde à vue intense, de la première à la dernière heure", avait déjà déclaré à ce propos à La Dépêche l'avocate de Nadine Fabre, la mère de Cédric Jubillar, lors de l'audience qui étudiait la demande de remise en liberté de son fils. Lors de cette audience qui se déroulait le 6 juillet dernier, l'avocate avait confié que sa client était "ressortie brisée" de sa garde à vue.
"U n moyen de mettre la pression à Cédric" Jubillar
"Tout cela pour convaincre ma cliente de la culpabilité de son fils. Nadine Fabre a été instrumentalisée du début à la fin", avait en effet assuré Me Jessica Chefaroudi auprès du quotidien régional. L'avocate explique que "la garde à vue a été intense" et que "les enquêteurs ont tout fait pour la persuader de la culpabilité de son fils". "Forcément, c’était très éprouvant pour elle. Il y a eu plusieurs auditions, je ne saurais même plus vous dire combien, de jour comme de nuit".
Durant cette garde à vue, Nadine Fabre a été confrontée à son fils Cédric Jubillar, probablement "un moyen de mettre la pression à Cédric, en voyant sa mère dans ces conditions-là" selon son avocate. "Elle est complètement perdue aujourd’hui sur les raisons de sa garde à vue, sur ce qu’il se passe dans le cadre de cette procédure, sur ce qu’elle a pu entendre de la part des enquêteurs… D’où sa position très difficile. Elle reste la mère de Cédric qui conteste les faits et clame son innocence et la grand-mère des enfants, qui veulent savoir ce qui est arrivé à leur mère", confie Me Chefaroudi à La Dépêche.
Une technique qui aurait selon son avocate porté ses fruits puisque la mère de Cédric Jubillar avait finalement assuré qu'elle pensait que son fils était impliqué dans la disparition de Delphine Jubillar. "Compte tenu de ces éléments, pensez-vous aujourd’hui que votre fils est impliqué dans la disparition de son épouse ?", lui aurait demandé un enquêteur. "Oui, je le pense…", aurait alors répondu Nadine Fabre, en larmes, selon l'échange consulté et rapporté par La Dépêche du Midi.
Les enquêteurs ont-ils "fabriqué quelques preuves" ?
Du côté de l'avocat de Cédric Jubillar, on estime que les enquêteurs ont tout fait pour accuser le mari de Delphine Jubillar, allant jusqu'à "fabriquer quelques preuves". "La justice n’aimant pas le vide, cela devenait humiliant tant pour la section de recherches que pour le parquet, de ne pas arriver à offrir un coupable au public qui n’attendait que ça. Alors ils se sont dits : on n'a qu'à annoncer que c'est lui, fabriquer quelques preuves, tordre des vérités, et ça passera… Il sera condamné par le public !", accuse Me Jean-Baptiste Alary.
L'avocat dénonce l'incarcération du mari de Delphine Jubillar qu'il estime accusé "sans une once de preuve, sur la base d'indices qui ne sont ni graves, ni concordants, mais fabriqués de toute pièce".