Une nouvelle arnaque aux faux sites de bijoux "artisanaux" dénoncée par l'UFC-Que Choisir
Le site de prêt-à-porter et de bijoux Charlotte-lyon.com, qui s'était fait une petite réputation, n'est plus accessible depuis le territoire français. Cette mesure de blocage a été prise par la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF), suite à une enquête menée par ses services du Rhône, rapportent Lyon Mag et l'UFC-Que Choisir. En cause : une triple arnaque bien rodée pour tromper les clients potentiels.
Un blocage pour contrer un site récidiviste
L'action de la DGCCRF n'est pas une première à l'encontre de ce faux site. En effet, comme le rapporte l'administration, celui-ci avait déjà fait l'objet d'une première mesure de blocage en août dernier alors qu'il opérait sous le nom de domaine Charlotte-lyon.fr. Loin de cesser ses activités, l'entreprise a donc simplement changé son adresse en ".com" pour continuer à cibler les consommateurs français.
Face à cette récidive, la Direction départementale de la protection des populations (DDPP) du Rhône a émis une nouvelle injonction fin novembre 2025 à l'encontre de la société exploitante, Vogue Fashion Ventures LTD, basée au Royaume-Uni. Faute de mise en conformité, le blocage du site charlotte-lyon.com par la DGCCRF a été ordonné pour protéger les acheteurs comme l'indique le ministère de l'Economie.
Une triple arnaque à l'identité et aux promotions
Les enquêteurs de la Répression des fraudes ont mis en lumière trois infractions majeures. La première est une usurpation d'identité : le site se présentait comme une petite enseigne locale de qualité, jouant sur l'image de marque de la ville de Lyon pour inspirer confiance. Il s'agissait en réalité d'une arnaque à la fausse identité de marque lyonnaise, puisque les produits étaient expédiés depuis la Chine via la méthode du dropshipping.
La deuxième tromperie portait sur l'origine et la qualité des articles, présentés comme étant de fabrication locale alors qu'il s'agissait de camelote venue de l'autre bout du monde. Enfin, le site recourait à une fausse liquidation de stock en commerce en ligne, une technique de manipulation connue sous le nom de "dark pattern", faite pour motiver l'achat compulsif et le sentiment d'urgence.
Il prétextait une fermeture imminente pour afficher des promotions agressives, une offre présentée comme étant de courte durée mais qui se prolongeait en réalité depuis des mois. La DGCCRF qualifie cela de "pratique commerciale trompeuse reposant sur la disponibilité du produit pendant une période très limitée ."
L'aide de l'intelligence Artificielle
L'UFC-Que choisir avait déjà "repéré" un site frauduleux similaire. Le site Elisejuliettecreation.com : "Élise & Juliette est une marque de bijoux mère-fille, née de l’amour, de la famille et du savoir-faire artisan [...] Nous avons mis tout notre cœur dans chaque pièce [...]. En guise de remerciement sincère, profitez de notre vente de clôture avec des réductions allant jusqu’à -80 %."
S'ensuit toute une série de photos censées représenter le "travail mère-fille", sans doute générées par une IA selon l'association, et des photos de bijoux comme "une bague à 31,99 euros au lieu de 120 euros, des boucles d’oreilles à 26,99 euros au lieu de 100 euros…" Cerise sur le gâteau : "Les mêmes bijoux pullulent partout, que ce soient les plateformes géantes comme Temu, Etsy ou Amazon, ou des dizaines et dizaines de sites de la même veine que celui que nous visitons : clairedeparis.fr, elovoix.com, ateliermargaux.be, pour n’en citer que trois."
Comment reconnaître et se protéger de ces sites ?
Cette affaire met en lumière l'importance pour les consommateurs de rester vigilants. Pour savoir comment reconnaître un site de dropshipping frauduleux, plusieurs signaux d'alerte doivent attirer votre attention. Comme le précise l'UFC-Que Choisir : "Leur porte d’entrée : des publicités sur les réseaux sociaux tels que Facebook ou Instagram."
De même, les messages créant un sentiment d'urgence permanent, tels que "fermeture imminente" ou "stock limité", sont souvent le signe d'une manipulation. Enfin, vérifiez les conditions de retour : si vous devez renvoyer un produit à l'étranger et à vos frais, il s'agit d'un indice de méfiance. En cas de doute, il est conseillé de signaler tout site suspect sur la plateforme SignalConso mise en place par la DGCCRF.
Voir les commentaires