Ce produit à ne jamais acheter sur Le Bon Coin d'après un expert
Acheter un téléphone portable de seconde main semble être une excellente idée pour faire des économies. Pourtant, cette démarche peut rapidement tourner au cauchemar. C'est le constat de Marc Mazière, fondateur du blog Radin Malin, chasseur de bons plans, qui déconseille vivement l'achat de ce type de produit entre particuliers. La raison ? Le risque d'arnaque est tout simplement trop élevé, faisant des smartphones la catégorie de produits la plus piégeuse du marché de l'occasion, révèle Marie France.
Contrefaçon : pourquoi l'œil ne suffit plus ?
Le principal problème réside dans la perfection atteinte par les contrefaçons. Selon l'expert, il est aujourd'hui "dur de voir la supercherie, même pour quelqu'un qui s'y connaît". Les escrocs excellent à reproduire l'emballage, les logos et l'apparence physique des modèles les plus populaires, rendant la vérification visuelle totalement aléatoire. "Les faux iPhones et autres smartphones sont quasi-indétectables !" écrit Marc Mazière, cité par nos confrères.
L'arnaque à la "boîte scellée" est particulièrement redoutable : des vendeurs proposent des appareils prétendument neufs sous blister, qui contiennent en réalité une brique, du savon ou de la pâte à modeler pour simuler le poids du téléphone. Cette sophistication des fraudes explique pourquoi l'arnaque à l'achat d'un smartphone contrefait sur Le Bon Coin est si répandue. D'après le site spécialisé dans le reconditionné Quel Bon Plan, "67 % des acheteurs de smartphones d'occasion se font arnaquer au moins une fois, avec une perte moyenne de 280 euros."
Quelles sont les marques les plus visées et les risques encourus ?
Sans surprise, le risque d'acheter un iPhone ou Samsung d'occasion sur internet est particulièrement élevé, car ces marques à forte valeur sont les plus ciblées. Marc Mazière : "Il y a des faux smartphones vraiment très convaincants. On ne s'en aperçoit pas tout de suite, c'est un Samsung ou un iPhone déguisé. Il y a le logo derrière, mais il peut se décoller. Tout est copié à l’identique jusque dans les boîtes, logos, finitions, accessoires… jusqu’à la facture et au numéro de série qui passe même la vérification officielle Apple. Sur le papier, tout semble authentique."
L'acheteur ne se rendra compte qu'il acquis une contrefaçon qu'à l'usage : "L'appareil est beaucoup moins puissant. Il affichera '16 Go' alors qu’il n’en aura qu’1, annoncera '12 mpx' pour finalement produire des photos médiocres, rame dès les premiers allumages avec une interface au design douteux" poursuit l'expert. L'arnaqueur qui prétendra vendre un produit neuf pourra aussi refuser d'ouvrir la boîte si vous lui demandez plus de photos du smartphone "sous prétexte qu’il perdrait de la valeur, ce qui l’arrange plutôt bien pour son business. Il jouera la carte d’un prix plutôt bas, mais pas aussi dérisoire qu’un billet de 100 euros, juste assez attractif pour vous donner l’illusion de faire une bonne affaire."
Attention, l'appareil peut aussi être un original volé. Dans ce cas, il fonctionnera quelques jours ou semaines avant d'être bloqué à distance par l'opérateur de son propriétaire légitime. Le téléphone deviendra alors une brique technologique inutilisable. Vous vous retrouvez face à un dilemme : avez-vous acheté une contrefaçon ou un téléphone d'occasion volé ou blacklisté ? Dans les deux cas, votre argent est perdu.
Comment vérifier l'authenticité d'un téléphone avec le code IMEI ?
Face à ce piège quasi parfait, il existe heureusement une parade. Elle consiste à demander au vendeur le code IMEI du portable. L'IMEI (International Mobile Equipment Identity) est un numéro d'identification unique de 15 chiffres, véritable empreinte digitale de l'appareil. C'est pourquoi ce code est essentiel pour un téléphone : il permet de confirmer son fabricant, son modèle et son statut (volé ou non).
L'avantage : pas besoin d'ouvrir la boîte puisque l'IMEI est indiqué sur l'étiquette. Marc Mazière précise : "Il y a plein de sites pour voir s'il s'agit bien du bon modèle de téléphone. Si ce n'est pas le cas, ou si le vendeur rechigne à donner l'IMEI, on est sûr qu'il ne faut pas y aller." Mais les escrocs ont de la bouteille et savent comment s'y prendre. Marie France nous apprend qu'ils peuvent "vous communiquer un code IMEI déjà existant", ce qui rendra l'arnaque pus compliquée à détecter.
Aussi, Marc Mazière préconise de procéder à l'achat en passant par le système de paiement sécurisé mis en place depuis quelques années par Le Bon Coin. En cas de fraude, il faut la signaler sous 3 jours au service client. "On peut signaler le vendeur et se faire rembourser. L'acheteur est bien mieux protégé que le vendeur, mais passé ce délai, par contre, on ne peut plus rien faire, c'est vraiment trop tard."