PFAS : consommer l'eau du robinet est interdit dans ces 16 communes
Depuis le 4 juillet 2025, plusieurs communes des Ardennes et de la Meuse sont soumises à une interdiction de consommer l'eau du robinet, en raison de la présence excessive de PFAS. Cette mesure, prise par les préfectures concernées sur recommandation de l'Agence régionale de santé (ARS), vise à protéger la santé des habitants face à une pollution aux PFAS au-delà les seuils réglementaires. En début d'année déjà, une série de communes avait dépassé le seuil d'alerte.
Une pollution invisible mais préoccupante
Les PFAS sont des composés chimiques largement utilisés dans l'industrie pour leurs propriétés imperméabilisantes et résistantes (notamment à la chaleur). Ils finissent par s'accumuler, parfois en quantité, dans notre environnement et se retrouvent dans l'organisme humain. Selon l'ANSES, les PFAS sont en effet jugés préoccupants. Ils peuvent augmenter "le taux de cholestérol, de cancers, avoir un effet sur la fertilité et le développement du foetus" mais aussi perturber le fonctionnement des reins ou encore du foie. Ils sont également suspectés "d'interférer avec le système endocrinien (thyroïde) et sont classés comme "cancérogènes pour l'homme" (notamment le PFOA) par le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC).
De nombreux secteurs concernés par la pollution aux PFAS
Parmi les secteurs les plus exposés : les industries chimiques, le traitement de textiles ou encore la fabrication de produits électroniques. L'eau du robinet, ainsi que les aliments (comme la viande, les œufs ou les produits de la mer), peuvent également être contaminés par des PFAS comme le PFOS ou le PFOA.
Une mesure de précaution sanitaire nécessaire
Des analyses récentes ont mis en évidence des dépassements réguliers de la norme réglementaire de 0,1 µg/l pour la somme de 20 PFAS dans l'eau potable de certaines communes. Si le risque immédiat pour la santé est qualifié de "faible", une exposition prolongée peut avoir des effets sur la santé à long terme" confirme également l'ARS. Face à ces résultats, les préfets des Ardennes et de la Mesure ont pris, par arrêtés, une mesure de précaution nécessaire dans 16 communes visant à interdire la consommation, pour quiconque, de l'eau du robinet.
Une consigne claire : utiliser de l'eau en bouteille
Les habitants des communes touchées sont invités à utiliser uniquement de l'eau embouteillée pour boire, préparer des boissons chaudes ou encore pour nourrir les nourrissons. Des distributions d'eau ont été mises en place ce samedi 5 juillet dans certaines communes touchées, à commencer par la petite commune de Louppy-sur-Loison (Meuse). Sur place, les habitants saluent la prise en charge.
"Je n'en veux pas à la commune"
À Louppy-sur-Loison, les habitants ont reçu samedi dernier quatre bouteilles par personne, confirmait France 3 Grand Région. Sur place, les habitants ont plutôt bien réagi : "on a été rapidement pris en charge, c'est très bien. Maintenant, il va falloir voir si ça va suivre, si on aura assez d'eau dans les foyers" évoque Rui de Almeida, un riverain. "Je n'en veux pas à la commune" explique une autre habitante. Pour l'instant, les habitants ne savent quand ils pourront de nouveau consommer l'eau du robinet.
Découvrez les 16 communes concernées par cette précaution liée aux PFAS dans notre diaporama ci-dessous.
Villy (Ardennes)
L’eau du robinet y est désormais impropre à la consommation à cause d’un taux trop élevé de PFAS, selon l’ARS.
Malandry (Ardennes)
Dans cette commune, l’ARS a détecté des PFAS dans l’eau potable, qui est donc interdite à la consommation
Blagny (Ardennes)
L’eau du robinet n’est plus consommable en raison d’une pollution aux PFAS constatée par l’ARS.
Linay (Ardennes)
La présence de PFAS oblige la commune à interdire la consommation de l’eau du réseau.
Haraucourt (Ardennes)
L’ARS signale une contamination aux PFAS, rendant l’eau du robinet non potable.
Bayonville (Ardennes)
L'’eau du robinet est interdite à la consommation suite à la détection de PFAS.
Beffu-et-le-Morthomme (Ardennes)
Selon l’ARS, les PFAS dépassent les seuils autorisés dans l’eau potable de la commune.