Pourquoi votre facture d’eau pourrait bientôt augmenter ?
Préparez votre budget, car l'eau du robinet s'apprête à devenir un poste de dépense bien plus lourd pour les ménages français. Après l'électricité et le gaz, c'est au tour de l'eau de voir ses tarifs s'envoler. Une étude alarmante publiée par l'UFC-Que Choisir dévoile une trajectoire inflationniste majeure qui débutera dès 2026, poussée par des impératifs écologiques et sanitaires. Planet fait le point sur ce qui vous attend.
Une flambée des tarifs comprise entre 20 et 75%
L'association de consommateurs a jeté un pavé dans la mare en dévoilant des projections inquiétantes pour le portefeuille des Français. Selon ses calculs, l'augmentation de la facture d'eau 2026 prévue par l'UFC-Que Choisir marque le début d'une spirale haussière qui pourrait atteindre des sommets d'ici 2030-2031. Concrètement, la hausse anticipée oscille entre +20% et +75% selon les territoires, rapporte LCI.
Pour une famille de quatre personnes, cela se traduira par un surcoût annuel estimé entre 150 et 600 euros. Ce choc tarifaire ne sort pas de nulle part : il s'inscrit dans une tendance de fond déjà amorcée. En effet, le prix moyen du mètre cube a déjà progressé de +16% au cours des trois dernières années, après une longue période de stabilité. Si le pourcentage de hausse du prix de l'eau d'ici 2031 varie, la tendance est nationale et inéluctable.
La traque coûteuse des "polluants éternels"
Pourquoi une telle explosion des coûts ? La raison principale est réglementaire et sanitaire. Dès le 1er janvier 2026, une nouvelle norme entrera en vigueur imposant la recherche obligatoire et stricte des PFAS, ces fameux "polluants éternels", dans l'eau potable. La réglementation fixe désormais un seuil maximal de 0,1 microgramme par litre pour vingt de ces molécules.
Or, respecter ce seuil exige des technologies de pointe. Comme l'explique l'association, les méthodes classiques au charbon actif ne suffisent plus. Il faut investir dans des techniques onéreuses comme la filtration membranaire ou l'osmose inverse. C'est cette mise aux normes technique qui provoquera une hausse du prix de l'eau suite à la dépollution des PFAS, directement répercutée sur les usagers.
Par ailleurs, l'état des infrastructures pèse lourd dans la balance. Avec des canalisations parfois centenaires et un taux de fuite avoisinant les 20% , soit un litre sur cinq perdu dans la nature, l'impact de la modernisation du réseau sur la facture d'eau sera considérable. Il faut réparer, remplacer et moderniser pour éviter le gaspillage et garantir la distribution.
De fortes disparités selon votre département
Si l'augmentation est générale, elle sera très inégalement répartie sur le territoire. C'est ce qui explique pourquoi le prix de l'eau augmente autant dans certaines zones rurales ou polluées, alors que d'autres seront plus épargnées. L'étude pointe des écarts géographiques majeurs concernant le coût de l'eau potable et son augmentation par région.
Le département de la Vienne, par exemple, pourrait voir ses tarifs bondir de +74% d'ici 2031, un record, rapporte LCI. À l'inverse, en Île-de-France, le syndicat des eaux (SEDIF) anticipe une hausse plus "modérée" autour de +25%. Actuellement, les disparités sont déjà fortes, avec un mètre cube dépassant les 5,30 euros dans les Hauts-de-France contre moins de 4,40 euros en région PACA.