Le prix du gaz va encore augmenter en 2026, c'est acté !

C’est une nouvelle qui risque de faire grincer des dents au retour des fêtes. Alors que les consommateurs espéraient une accalmie sur le front énergétique, la Commission de Régulation de l'Énergie (CRE) vient de publier son Prix Repère de Vente de Gaz Naturel (PRG) pour le début de l'année 2026. Ce baromètre, devenu la boussole du marché depuis la fin des tarifs réglementés en juillet 2023, affiche une tendance paradoxale : le prix du kilowattheure baisse légèrement, mais la facture globale risque de s'alourdir.

Une hausse fixe paradoxale malgré la baisse du marché

Si vous surveillez les cours mondiaux de l'énergie, vous avez sans doute noté une relative stabilité, voire une baisse. Pourtant, votre facture va subir une inflation mécanique. La raison est structurelle : la CRE a validé une augmentation de l'abonnement annuel de 13,10 euros TTC pour l'ensemble des foyers desservis par GRDF (95 % du territoire). Contrairement à la consommation réelle qui varie selon vos usages, cette part fixe est incompressible.

Concrètement, les nouveaux montants de référence pour l'abonnement s'élèvent désormais à 147,24 euros par an au lieu de 134,14 euros pour les foyers utilisant le gaz pour la cuisson et l'eau chaude, et grimpent à 343,90 euros par an au lieu de 330,80 euros pour ceux qui se chauffent au gaz nous apprend MoneyVox. Cette augmentation de l'abonnement survient alors même que la part variable, c'est-à-dire le prix du kilowattheure, enregistre un recul compris entre 0,88 % et 1,13 % selon les profils. C'est donc un véritable "effet ciseaux" : ce que vous gagnez sur la consommation est potentiellement effacé par la hausse des frais fixes.

Le poids du biogaz dans votre facture

Pour comprendre cette évolution, il faut regarder ce que finance votre abonnement. L'explication du prix repère du gaz par la CRE met en lumière deux facteurs principaux. D'une part, le régulateur a procédé à une réévaluation des coûts commerciaux supportés par les fournisseurs (gestion clientèle, certificats d'économie d'énergie). Mais c'est surtout l'intégration d'une nouvelle composante écologique qui pèse dans la balance.

Une partie significative de cette hausse est fléchée vers le financement de la transition énergétique, et plus précisément via les Certificats de Production de Biogaz (CPB). Ce mécanisme vise à soutenir le développement du biométhane en France. En d'autres termes, le lien entre le prix du gaz et les Certificats de Production de Biogaz devient plus direct pour le consommateur final : vous contribuez désormais davantage, via votre abonnement, à l'essor d'une filière de gaz vert local, indépendamment de votre volume de consommation.

Les petits consommateurs plus impactés ?

Les conséquences de la hausse de l'abonnement gaz ne sont pas linéaires pour tous les ménages. Mathématiquement, les petits consommateurs (ceux qui n'utilisent le gaz que pour la cuisson) sont les plus pénalisés en proportion. Pour eux, la baisse minime du prix du kWh ne suffira pas à compenser les 13 euros supplémentaires de frais fixes. À l'inverse, les gros consommateurs (chauffage) verront l'impact dilué par les économies réalisées sur le volume de gaz brûlé. Le même phénomène s'était produit en août après la hausse du prix de l'abonnement à l'électricité.

De plus, une autre menace plane sur l'année à venir. Au-delà de cette décision de la CRE, le budget de l'État pour 2026 pourrait inclure une hausse de l'accise sur le gaz (l'ancienne TICPE). Une augmentation de l'ordre de 4,40 euros par MWh est toujours en discussion au Parlement, ce qui viendrait alourdir la note finale.

Face à l'augmentation du prix du gaz et de ses composantes fixes, l'inertie est votre pire ennemie. La CRE recommande vivement de faire jouer la concurrence. La comparaison des offres de gaz après la fin des TRV est essentielle : vérifiez si votre contrat est indexé sur le Prix Repère ou s'il s'agit d'une offre à prix fixe. Opter pour un prix fixe peut être une stratégie payante pour sécuriser votre budget face aux incertitudes fiscales et aux fluctuations futures du marché. N'hésitez pas à utiliser le comparateur indépendant du Médiateur national de l'énergie pour y voir plus clair.