La date à laquelle vous serez obligé d'installer des thermostats chez vous repoussée ?
Le ministre de l'Économie, Roland Lescure, a confirmé ce 4 décembre 2025 sur le réseau social Bluesky le report de cette mesure phare de la sobriété énergétique : l'obligation d'installer un thermostat programmable dans tous les logements, rapporte Capital. Cette reculade fait le bonheur des propriétaires qui croulent déjà sous les charges et les normes, mais il n'y a pas que pour eux qu'elle suscitait la polémique.
Une nouvelle date butoir fixée à 2030
La mise en oeuvre de cette mesure était attendue par de nombreux professionnels, enjoués, et particuliers, beaucoup moins. L'échéance initialement fixée au 1er janvier 2027 pour l'installation de systèmes de régulation de la température est finalement décalée. La nouvelle date butoir pour équiper son logement existant d'un thermostat est désormais le 1er janvier 2030. Cela concerne aussi bien les bâtiments résidentiels que le secteur tertiaire.
Roland Lescure a justifié ce report par la volonté de "laisser plus de souplesse aux ménages et aux professionnels pour s'équiper" , cité par Le Parisien. Ce délai supplémentaire vise à permettre une mise en conformité plus progressive, sans précipitation. Il a toutefois rappelé qu'il s'agissait d'appliquer la "transposition stricte d’une direction européenne." Comme -trop - souvent...
Une obligation pour près de 27 millions de foyers
À l'origine de cette mesure se trouve le Décret n° 2023-444 du 7 juin 2023, qui impose l'installation d'un système permettant une régulation de la température pièce par pièce. L'objectif est de lutter contre le gaspillage énergétique, sachant que le chauffage représente près de 65 % de la consommation d'une résidence principale. Les conséquences pour les propriétaires sont donc importantes, puisqu'on estime à 27 millions le nombre de foyers restant à équiper, d'après Le Point.
Ce report s'explique également par la complexité de la mise en place des aides financières. Comme le rappelle Capital, un premier dispositif d'aide a été supprimé il y a un an en raison de risques de fraude. Le gouvernement doit désormais travailler sur un nouveau cadre pour les aides à l'installation d'un thermostat connecté afin d'accompagner les ménages dans cette transition.
Mais, comment demander à certains foyers de vérifier si leur logement est à la bonne température, quand certains sont obligés de baisser le chauffage au minimum, voir de s'en passer l'hiver car il ne peuvent plus payer les factures de gaz ou d'électricité ?
L'opposition reste vent debout contre cette obligation
Si l'obligation est repoussée, faut-il pour autant attendre 2030 pour s'équiper ? Pas nécessairement, car les économies de chauffage avec un thermostat programmable sont substantielles. Selon l'Ademe (Agence de la transition écologique), un tel dispositif peut permettre de réduire sa facture de chauffage jusqu'à 15 %. Pour rappel, baisser la température de seulement un degré représente déjà 7 % d'économies d'énergie.
Mais combien de temps avant de rentabiliser l'investissement ? Car tout cela va coûter cher. Marine Le Pen s'est ainsi insurgée sur le réseau social X : elle affirme que cette mesure représente une "charge énorme pour nombre de propriétaires" mais aussi "un coût d’achat (…) entre 60 et 250 euros (par thermostat, NDLR) et un coût d’installation entre 150 et 300 euros. Les Français, déjà écrasés par les prix énergétiques et la hausse ininterrompue des taxes et impôts, ne peuvent plus faire face à ces folies normatives et idéologiques."
L'ancien ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau a lui choisi l'ironie, sur X également : "Il y aura bientôt des contrôles sur l’épaisseur des pulls, une commission chargée de vérifier l’efficacité énergétique des couettes et une obligation de cultiver une pilosité optimale pour réduire notre facture énergétique."