Vers une baisse des prix de l'électricité en 2026 ?
L'annonce est tombée ce 25 novembre 2025 : le Premier ministre a ordonné à ses équipes de "travailler à des scénarios de baisse du prix de l'électricité pour les Français" a précisé son entourage, faisant de l'énergie une "priorité absolue". Selon Le Parisien, l'objectif chiffré, évoqué par le ministre délégué au Pouvoir d'achat Serge Papin, serait d'obtenir une baisse de 10 % sur la facture finale. Cette mesure s'inscrirait dans le cadre plus large d'un "grand plan écologique de décarbonation" qui sera prochainement présenté au Parlement.
Une baisse de 10 % annoncée, mais sous contrainte budgétaire
Si la volonté politique est affichée, sa mise en œuvre reste conditionnée par une réalité budgétaire stricte. Le ministre de l'Économie, Roland Lescure, a rappelé qu'il était le garant du "cadre" financier, alors que l'exécutif s'est engagé à ramener le déficit public sous la barre des 5 % du PIB en 2026. La principale difficulté sera donc de trouver le financement de cette baisse de la facture d'électricité. "Il faut qu'on trouve les manières de financer de potentielles baisses de taxes", a-t-il prudemment indiqué, relate Libération, confirmant que toute mesure d'allègement fiscal devrait être compensée.
L'accise sur l'électricité, le levier fiscal privilégié par Bercy
Pour atteindre son objectif, le gouvernement envisage une action ciblée. La piste privilégiée par Bercy est de réduire l'accise sur l'électricité, une taxe qui a remplacé les anciennes CSPE et TICFE. Cet impôt, qui finance notamment la transition énergétique et le chèque énergie, pèse lourdement sur la facture. Avec la TVA, les différentes taxes et contributions représentent jusqu'à un tiers du montant total payé par le consommateur. Roland Lescure l'a résumé simplement : "Si vous les baissez, c'est une baisse de la facture".
Cette fiscalité a déjà connu de nombreuses évolutions. Après la fin du bouclier tarifaire début 2024, l'accise avait été relevée. Plus récemment, en août 2025, un ajustement a eu lieu pour se conformer au droit européen : la TVA a été unifiée à un taux de 20 % sur l'ensemble de la facture, abonnement compris. Cette hausse a été en partie compensée par une légère diminution de l'accise, qui s'établit aujourd'hui à 29,98 euros/MWh pour les particuliers. Malgré ce petit geste, la fiscalité globale a eu tendance à s'alourdir sur l'année.
Un allègement à court terme et un plan pour le futur
Si la baisse des prix de l'électricité par le gouvernement est confirmée, elle pourrait être intégrée aux débats sur le budget 2026 au Parlement. Ce plan concernerait aussi bien les ménages que les entreprises, qui souffrent également de la hausse des coûts de l'énergie. La mesure se veut donc à la fois un soutien au pouvoir d'achat et un coup de pouce à la compétitivité.
Au-delà de cette manœuvre fiscale, l'exécutif insiste sur sa vision à long terme. Pour Roland Lescure, la seule garantie d'un prix durablement bas réside dans un "grand plan d'investissement" dans de nouveaux réacteurs nucléaires et le déploiement des énergies renouvelables. Il a d'ailleurs rappelé que, grâce à son parc nucléaire historique, la France bénéficie déjà d'une électricité "40% moins chère que de l'autre côté du Rhin", une avance que le gouvernement entend consolider pour les décennies à venir.