Alimentation : ces produits dont le prix va exploser en 2026

Publié par Matthieu Chauvin
le 09/12/2025
Inflation alimentaire
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Les négociations commerciales entre les industriels et la grande distribution ont démarré et vont durer jusqu'en mars prochain. Ce sont elles qui vont déterminer les prix dans vos supermarchés. Face à une baisse sensible de ceux de certaines matières premières et une véritable flambée sur d'autres, le caddie des Français va connaître du changement par rapport à 2025. Voici lesquels, et pourquoi.
 

Les négociations commerciales annuelles, qui se déroulent traditionnellement entre la fin d'année et mars entre les industriels et la grande distribution, seront particulièrement scrutées cette année. Après une inflation modérée mais continue en 2025 sur l'alimentation (environ 1 % par rapport à 2024 selon l'Insee), l'enjeu des discussions pour 2026 est double pour les deux parties : obtenir des baisses sur les produits dont les matières premières ont reculé et contenir l'explosion des tarifs sur ceux touchés par la spéculation ou la raréfaction de l'offre.

Des discussions sous haute tension

Les distributeurs, comme l'affirmait Thierry Cotillard, PDG du Groupement Mousquetaires, dans un entretien à La Tribune Dimanche le 7 décembre, anticipent une hausse globale "contenue" pour le panier moyen, mais cette vision d'ensemble masque de fortes disparités. Michel-Édouard Leclerc a d'ailleurs évoqué une "guerre des prix" pour faire baisser les tarifs au profit des consommateurs, sur la chaîne Public Sénat lundi 8 décembre. 

Pourtant, une charte de "bonne entente" a été signée avec les industriels au préalable : "le respect mutuel lors des échanges, une attention particulière portée aux PME et la valorisation des produits frais et de l’origine des produits" dévoile le quotidien La Croix.

Des baisses attendues sur les produits de base

Les prix des matières premières "essentielles" ont significativement chuté sur les marchés mondiaux, et devraient logiquement faire de même dans les rayons des supermarchés. Mais la prudence reste évidemment de mise, car la répercussion dépendra de l'issue des négociations entamées le 1er décembre qui sont donc déjà très animées. Michel-Édouard Leclerc, toujours sur Public Sénat : "Les grands industriels comprennent aujourd’hui que s’ils ne se réalignent pas sur le pouvoir d’achat des consommateurs français, ils vont perdre du marché au détriment des marques de distributeurs."

Une hausse pour ceux qui la subissent déjà

Le consommateur doit malheureusement s'attendre à des hausses particulièrement marquées sur des produits qui font déjà mal au portefeuille et donc certains sont obligés de se passer. La rareté de l'offre ou les aléas climatiques ou géopolitiques sont les causes principales de cette flambée. Cela ne va pas s'améliorer en 2026 et une viande, que l'on conseille de manger avec modération pour rester en bonne santé, va sans doute l'être moins par nécessité.

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Le cas complexe des produits transformés

Enfin, les produits transformés relèvent d'un situation complexe. Malgré la baisse de certaines matières premières agricoles, les coûts de production (énergie, transport, main-d'œuvre) restent élevés. À cela pourrait s'ajouter une nouvelle taxe sur les produits sucrés, complexifiant encore l'équation finale pour les industriels. 

Pour comprendre ce qui va changer pour le caddie des Français en 2026, voici les sept produits à surveiller de près, à découvrir dans notre diaporama. Mais commençons par les bonnes nouvelles, et citons une nouvelle fois Michel-Édouard Leclerc : "On va pouvoir manger et mieux vivre la consommation courante en 2026."

Les pâtes : enfin une baisse de prix en vue

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Pâtes
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Bonne nouvelle pour les amateurs de pâtes, une baisse significative des prix se profile en rayon. Cette détente est directement liée au recul du cours mondial du blé, la matière première essentielle, qui a connu une chute d'environ 14 %, rapporte RMC.

Après plusieurs années de hausses consécutives, le prix de la pasta, l'aliment de base par excellence, devrait enfin revenir raisonnable, proche de ce que l'on a connu avant 2022. La farine suivra la tendance.

Le riz : vers un prix qui s'effondre ?

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Riz en vrac
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Le prix mondial du riz connaît une chute spectaculaire, s'effondrant de 37 % après avoir fortement grimpé. Cette baisse s'explique principalement par la levée des restrictions d'exportation de l'Inde, premier exportateur mondial, ainsi que par des récoltes mondiales abondantes.

Grâce à ces facteurs, les stocks mondiaux devraient progresser et atteindre un nouveau pic en 2026. La conséquence directe pour les consommateurs sera une probable baisse du prix du riz en supermarché, qui pourrait voir le paquet repasser sous la barre symbolique des 2 euros.

Toutefois, cela sera au détriment des producteurs français, avec un produit de moindre qualité et cultivé à l'autre bout du monde avec tout ce que cela implique...

Sources : RMC

Sucre en poudre : un prix en repli grâce à la betterave

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Sucre en poudre
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Après avoir atteint des sommets, le prix du sucre brut devrait connaître une baisse appréciable. Cette accalmie est principalement portée par de bonnes récoltes betteravières à travers le monde. Les stocks mondiaux ont progressé, notamment grâce à une production accrue de la part de géants comme le Brésil et l'Inde selon le site Trading Economics.

Les prévisions macroéconomiques tablaient sur une stabilisation à des niveaux plus bas en 2026. Attention cependant, cette baisse attendue concerne le sucre brut en poudre et ne s'appliquera pas forcément aux produits transformés sucrés, dont le coût est influencé par d'autres facteurs comme évoqué.

Le café : le produit qui va continuer de flamber

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Café en grains
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Le réveil risque d'être amer pour les buveurs de café en 2026. Le cours de l'Arabica et du Robusta a bondi de près de 28 % en un an, prolongeant une tendance haussière déjà bien installée. Cette flambée persistante explique pourquoi le prix du café augmente autant en 2026 comme vient de pointer l'UFC-Que Choisir.

Les causes sont multiples : des aléas climatiques sévères, comme la sécheresse et le gel au Brésil et au Vietnam, et des tensions logistiques persistantes, notamment autour du canal de Suez. Les augmentations en rayon, déjà très importantes en 2025 avec des hausses de 18 % à 26 % pour le café moulu, devraient donc se poursuivre de manière significative l'année prochaine.

Viande de bœuf : de plus en plus un produit de luxe

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Boucher entrecôte
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La viande bovine est identifiée comme l'un des produits qui coûtera le plus cher en 2026. La principale raison de cette augmentation des prix en 2026 est une réduction structurelle de l'offre. On observe en effet des fermetures d'exploitations, une difficulté à renouveler les cheptels et une diminution globale du nombre de vaches.

Ces tensions sur l'offre sont amplifiées par la hausse des coûts de production pour les éleveurs, notamment pour les aliments des animaux et l'énergie. Les augmentations projetées pour les protéines, dont le bœuf, sont de l'ordre de 5 à 7 % pour l'année à venir. Rien que de 2024 à 2025 selon l'UFC-Que Choisir, son prix a augmenté de 10 % en magasin. D'après Marmiton, son cours a même grimpé de 20 % depuis 2024.

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Le chocolat : vers des hausses à deux chiffres

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Carrés de chocolat
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Le plaisir d'une tablette de chocolat coûtera nettement plus cher. Le prix est en très forte augmentation à cause de la flambée historique du cours mondial du cacao (qui redescend pourtant selon RMC). Des demandes de hausses de prix "à deux chiffres" ont déjà été évoquées par les industriels pour les chocolats de Pâques 2026, signalant une tendance lourde, révèle Nicolas Doze, éditorialiste économique sur LCI.

Le prix du cacao a plus que doublé en un an, en raison de récoltes désastreuses en Afrique de l'Ouest, touchées par des conditions climatiques défavorables et des problèmes structurels du secteur. L'augmentation des prix du chocolat en 2026 est donc inéluctable et se répercutera lourdement en rayon.

Les biscuits : une hausse surprise

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Biscuits en vrac
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C'est la hausse la plus paradoxale : malgré la baisse des cours du blé et du sucre, le prix des biscuits devrait augmenter. Les industriels expliquent que la baisse des matières premières agricoles ne se répercute pas mécaniquement sur les produits transformés, en raison de la persistance des hausses des charges structurelles comme l'énergie, la main-d'œuvre et le transport.

De plus, l'impact de la taxe anti-sucre sur les biscuits en 2026 pourrait être décisif. Cette nouvelle taxe progressive sur les aliments transformés, en fonction du taux de sucre ajouté, est envisagée dans le budget et ciblerait directement ces produits. Un industriel évoque ainsi l'objectif de négocier une légère majoration pour compenser ces surcoûts.

"Et en réalité, quand on achète un paquet de biscuits, le prix du blé ne rentre que pour un quart de ce que l'on paye à la caisse du supermarché" souligne Olivier Dauvers, journaliste conso chez TF1.

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