Brigitte Bardot : elle ne sera pas inhumée là où elle voulait... mais pas très loin
Brigitte Bardot s'est éteinte dimanche 28 décembre à l'âge de 91 ans, dans l'intimité de sa propriété de La Madrague, qu'elle possédait depuis 1958 et où elle souhaitait demeurer pour son dernier voyage. Alors que tout semblait réglé pour une inhumation privée le jardin même de la villa, la mairie de Saint-Tropez a confirmé au micro de BFM TV lundi 29 décembre que la star reposerait finalement au cimetière marin de Saint-Tropez, comme l'avait révélé ICI Provence.
Pourquoi le rêve de La Madrague s'est-il brisé ?
Le script de ses obsèques semblait pourtant écrit d'avance. Dans ses ouvrages et ses rares confidences, l'actrice n'avait jamais fait mystère de son désir absolu : rester chez elle, pour l'éternité. Les dernières volontés de Brigitte Bardot concernant son lieu d'inhumation étaient limpides : elle voulait reposer dans un coin reculé de son jardin, entourée des tombes de ses animaux fidèles. Elle affirmait même avoir obtenu l'accord des autorités pour contourner la loi française, qui interdit en principe l'inhumation sur une propriété privée sans une autorisation préfectorale exceptionnelle.
Ce choix n'était pas qu'une coquetterie de star, mais la pierre angulaire d'un projet plus vaste. L'idée était de sanctuariser le domaine pour que la fondation puisse en bénéficier. Aujourd'hui, avec ce transfert vers le domaine public, une question demeure en suspens : La Madrague deviendra-t-elle un musée comme le voulait Brigitte Bardot pour financer sa cause, même sans la présence spirituelle et physique de sa propriétaire dans les jardins ? Son absence pourrait compliquer la transformation du lieu en ce "mausolée animalier" qu'elle appelait de ses vœux.
La peur "d'une foule de connards"
Si BB tenait tant à rester derrière les murs de sa propriété, c'était avant tout pour protéger les siens. Son aversion pour la foule, qu'elle jugeait envahissante et irrespectueuse, était devenue légendaire. C'est précisément la raison du refus de Brigitte Bardot du cimetière familial durant toutes ces années : la crainte panique que sa présence n'attire des pèlerinages destructeurs sur le caveau de ses ancêtres.
Sa franchise brutale résonne encore. En 2018, elle déclarait sans filtre au Monde : "Je préfère reposer là [à La Madrague] plutôt que dans le cimetière de Saint-Tropez, où une foule de connards risquerait d’abîmer la tombe de mes parents et de mes grands-parents". Son obsession était de leur "foutre la paix". Toutefois, la préfecture du Var assurait encore lundi à nos confrères de BFM "ne pas avoir reçu de demande pour une inhumation au domicile de l'actrice".
La date de l'inhumation connue ?
Finalement, c'est au cimetière marin de Saint-Tropez, où reposent ses parents, que celle qui fit sensation dans Le Mépris rediffusé hier soir sur France 2 terminera son voyage. Ce revirement apparaît comme un sacrifice ultime, ou peut-être une décision de sagesse de son époux Bernard d'Ormale et des autorités, jugeant probablement l'inhumation à domicile trop complexe logistiquement à l'heure du décès. Toujours selon BFM, une source municipale de la cité que la star a rendu mythique a affirmé : "Nous travaillons sur un hommage en concertation avec la Fondation."
A ICI Provence, des sources susurrent que l'inhumation pourrait avoir lieu la semaine prochaine, "à compter du 5 janvier." Le média rapporte que "Le curé de la paroisse n'avait 'reçu aucun signe' de la famille ce lundi matin concernant une éventuelle cérémonie religieuse, bien que Brigitte Bardot ait toujours fait part de sa foi chrétienne."
Des retrouvailles éternelles face à la mer
Le destin est parfois ironique, mais il offre ici une image d'une beauté cinématographique. En rejoignant ce lieu de sépulture, Brigitte Bardot ne retrouve pas seulement sa lignée, mais aussi celui qui a sculpté son mythe. Non loin de son emplacement se trouve la tombe de Roger Vadim au cimetière marin de Saint-Tropez, le réalisateur qui l'avait révélée au monde dans Et Dieu... créa la femme.
Ce cimetière, situé en contrebas de la Citadelle, offre un panorama époustouflant face à la Méditerranée, cette mer qu'elle a tant aimée. Elle y rejoint un véritable panthéon tropézien, aux côtés de personnalités comme Eddie Barclay ou Pierre Bachelet. La municipalité a d'ailleurs souligné que l'icône appartenait désormais à la mémoire collective de la cité. En acceptant de reposer là, face aux vagues et sous le soleil du Var, Brigitte Bardot redevient, pour l'éternité, la gardienne de Saint-Tropez.