Obsèques de Brigitte Bardot : le "non" catégorique de la famille à l'Élysée

Publié par Matthieu Chauvin
le 31/12/2025
Palais de l'élysée
Istock
La disparition de l'icône Brigitte Bardot laisse la France orpheline, mais pas sans polémique. Alors que l'Élysée souhaitait lui organiser un hommage "significatif", la famille a opposé une fin de non-recevoir. Un refus fidèle au caractère rebelle de la star, qui préfère le silence de Saint-Tropez aux ors de la République.

C’est une décision qui résonne comme un ultime pied de nez aux convenances. Depuis l’annonce de la disparition de Brigitte Bardot à l’âge de 91 ans, le 28 décembre dernier, une question brûlait toutes les lèvres : la France allait-elle offrir à sa plus célèbre ambassadrice un adieu à la hauteur de ceux réservés à Johnny Hallyday ou Jean-Paul Belmondo ? La réponse est tombée, cinglante et sans appel. Si l'émotion est nationale, le deuil, lui, sera strictement privé.

Les spéculations allaient bon train, mais le verdict familial a coupé court aux ambitions présidentielles. L'entourage d'Emmanuel Macron a confirmé avoir approché le clan de la star pour proposer un événement de plus ou moins grande ampleur, mais cette main tendue n'a pas été réciproque, les proches n'ayant tout simplement pas donné suite

Ce silence, lourd de sens, marque la rupture définitive entre l'icône de la cause animale et les institutions qu'elle a si souvent égratignées, tout comme Emmanuel Macron... Elle lui avait d'ailleurs écrit directement, rappelle l'AFP : "Je suis en colère face à votre inaction, votre lâcheté, votre mépris des Français, qui vous le rendent bien il est vrai."

Hommage national à Brigitte Bardot : la proposition déclinée par le clan

Il ne s'agit pas d'un simple oubli, mais d'une posture réfléchie. Les raisons du refus de l'hommage national de Brigitte Bardot sont à chercher dans l'ADN même de l'ancienne actrice. Selon les confidences de son entourage, cette décision est en "accord total avec ses convictions". Celle qui avait fui les plateaux de cinéma en pleine gloire pour se consacrer aux phoques et aux animaux en détresse ne souhaitait pas être célébrée pour ce qu'elle avait été à l'écran. Elle voulait que l'on se souvienne de la militante, pas de la vedette en vichy.

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Ce rejet intervient alors que des voix politiques s'élevaient déjà pour réclamer une célébration grandiose. Éric Ciotti avait notamment plaidé pour que la nation honore sa "Marianne". Mais la famille, respectant scrupuleusement les dernières volontés de Brigitte Bardot sur ses obsèques, a préféré la sobriété à l'emphase républicaine, laissant l'Élysée et ses protocoles à la porte de La Madrague.

Assister aux obsèques de Brigitte Bardot : écrans géants et cérémonie intime

Loin du tumulte parisien, c'est vers la Côte d'Azur que tous les regards se tourneront. Le programme est désormais arrêté : la date et le lieu des obsèques de Brigitte Bardot à Saint-Tropez sont fixés au mercredi 7 janvier. La cérémonie religieuse se tiendra en l'église Notre-Dame de l'Assomption, mais l'accès sera filtré avec une rigueur militaire. Seuls les intimes, munis d'une invitation, pourront pénétrer dans l'édifice pour un dernier adieu.

Néanmoins, la ville de Saint-Tropez n'oublie pas celle qui a fait sa renommée mondiale. Pour permettre aux anonymes de communier, la cérémonie sera retransmise sur des écrans géants installés sur le port et la place des Lices. L'inhumation suivra dans la plus stricte intimité (La Croix nous apprend que Marine Le Pen sera présente). Si l'actrice avait un temps évoqué avec son franc-parler légendaire sa préférence pour le jardin de sa propriété — craignant qu'une foule ne vienne abîmer la tombe de ses aïeux au cimetière — elle rejoindra finalement le caveau familial au cimetière marin, face à cette Méditerranée qu'elle chérissait tant.

Pourquoi Brigitte Bardot méprisait-elle les honneurs de la République ?

Au-delà de l'organisation logistique, ce refus met en lumière le débat politique autour de l'hommage de Brigitte Bardot. L'icône n'a jamais caché son aversion pour la classe dirigeante. Bernard Montiel, proche de la star, a rappelé cette vérité crue sur les ondes d'Europe 1 : "La connaissant, elle ne voudra pas d'hommage national comme elle n'a jamais aimé aucun président en réalité". Pour BB, les ors de la République sentaient le faux, préférant de loin l'authenticité de son combat pour la protection animale.

Cette position tranche avec les tentatives de récupération politique. Si la droite appelait à célébrer le mythe, la gauche, par la voix d'Olivier Faure, s'était montrée hostile, rappelant les condamnations passées de la star pour incitation à la haine raciale. Finalement, c'est bien le mari de la star, Bernard d'Ormale, et le refus de la cérémonie officielle qui closent le débat. En rejetant l'hommage d'État, Brigitte Bardot reste fidèle à elle-même jusqu'au bout : libre, insoumise et loin, très loin, du consensus parisien.

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