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Nous vous avons déjà alerté sur la présence de polluants éternels dans notre eau du robinet : les PFAS (des substances "perfluoroalkylées et polyfluoroalkylée"). Des experts, rapporte Le Monde, en auraient identifié un nouveau, considéré comme le polluant "ultime", rien de moins : l'acide trifluoroacétique ou "TFA." C'est le plus microscopique parmi tous les PFAS connus, et il est particulièrement employé dans l'industrie chimique et pharmaceutique, ainsi que dans le secteur agricole. Des analyses menées par l'ONG PAN Europe (Pesticide Action Network) en juillet 2024 montrent qu'on le trouve, parfois en très grande quantité, dans les bassins qui alimentent le réseau d'eau potable de plusieurs villes de France (et dans d'autres pays européens). Mais aussi les lacs, les rivières...
Les scientifiques qui se penchent actuellement sur le sujet qualifient le TAS de "menace planétaire", d'après ceux qui ont été contactés par le quotidien. Mais pour l'instant, c'est bien dans nos régions que l'acide trifluoroacétique en est déjà une : des taux jusqu'à 20 fois plus élevés que ceux tolérés pour des PFAS du même genre ont été relevés dans plusieurs échantillons à différents endroits, affirme au Monde un professeur à l'université norvégienne de technologie, Peter Hans Arp. "Les concentrations de TFA sont au moins dix fois plus élevées qu'elles ne l'étaient avant 2010. Et cela ne fera qu'augmenter." La qualité de l'eau va donc empirer si l'on ne fait rien.
L'Internaute explique comment ce fléau se répand : "avec l'utilisation et la dégradation de plusieurs pesticides, comme le flufenacet et le flutolanil, ou de gaz à effet de serre fluorés." C'est ainsi qu'il se retrouve dans les nappes phréatiques après avoir contaminé l'air et les sols. Problème, si une petite communauté d'experts jour le rôle de lanceuse d'alerte, l'OMS tarde à réagir puisqu'il ne se penchera sur le cas du TFA qu'en 2026... Ce qui laisse le temps à ce PFAS de faire des ravages.
Car pour le moment, c'est à notre niveau que ça coince : l'acide trifluoroacétique n'est pas jugé par l'Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) comme faisant partie des 20 PFAS les plus "préoccupants." Elle fixe son taux maximal à 100 nanogrammes par litre (ng/L), ce qui ne correspond "qu'à cinq gouttes dans une piscine olympique" s'alarment les ONG PAN Europe et Génération Futures.
Mais les choses pourraient toutefois changer, toujours selon les informations de L'Internaute : le flufenacet, un des pesticides "à PFAS" dont provient le TFA, est désormais considéré comme étant un perturbateur endocrinien par l'Autorité européenne de sécurité des aliments. Et la commission européenne a reconnu sa "toxicité préoccupante" (on attend encore une proposition de loi). Cependant, poursuit le site, si le seuil de tolérance de son taux dans l'eau potable était relevé, beaucoup de sources de notre territoire seraient "impropres à la consommation."
Le challenge s'annonce donc ardu pour les ONG lanceuses d'alerte, qui demandent une vraie réglementation sur le TFA (et l'interdiction pure et simple de tous les PFAS). Car, suite à des tests réalisés sur des rats de laboratoire, des effets très néfastes sur le foie et la reproduction ont été constatés. Il est donc temps d'agir.
On en trouve à-peu-près partout. Cependant, l'exposition aux PFAS est moindre dans des villes comme Ajaccio, Bastia, Nice, Marseille, Perpignan, Toulouse, Poitiers, Valence, Bourges, Pont-l'Abbé ou encore Reims est faible. Hors TFA, si l'on prend en compte les polluants éternels dans leur ensemble, on peut citer Lille, Auxerre, Saint-Jean-de-Losne, Saint-Vit, Déols, Cognac, Saint-Symphorien-d'Ozon ou Martres-Tolosane, la dernière du classement. Les petites communes sont aussi touchées.
Il y a plusieurs solutions pour filtrer les PFAS comme utiliser une carafe équipée d'un filtre à charbon, installer un osmoseur entre l'arrivée d'eau et le robinet ou mitigeur, un mitigeur de cuisine avec cartouche filtrante intégrée... Il y a le choix et c'est efficace. Mais les filtres à charbon ont pour effet d'éliminer la majorité des sels minéraux dont nous avons besoin...
Retrouvez dans notre diaporama cinq villes françaises où les taux de TFA présents dans l'eau du robinet sont inquiétants, voire très inquiétants.