Résidence seniors : l'alternative pour ne pas rester seul chez soi ?Istock
Les retraités d'aujourd'hui n'ont pas les mêmes envies que les générations précédentes. Plus connectés et plus actifs, beaucoup sont à la recherche d'un hébergement à mi-chemin entre leur logement et un établissement médicalisé. Les résidences seniors sont-elles la solution ? On fait le point avec un acteur du secteur.
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Des retraités qui vivent de plus en plus longtemps. Selon les dernières données de l’Insee, l’espérance de vie était en 2017 de 85,3 ans pour les femmes et de 79,5 ans pour les hommes. La mortalité à 70 ans a également beaucoup baissé entre 1997 et 2017. La société doit s’adapter en conséquence, notamment au niveau des retraites, le grand combat du gouvernement. S’il faut modifier le système sur le plan financier, il faut aussi prendre en considération la qualité de vie de nos aînés : combien de temps une personne âgée peut-elle rester chez elle en autonomie ? Où peut-elle vivre si elle ne veut pas rester seule, mais ne peut ni ne veut intégrer un Ehpad ? Quelles sont les alternatives ?

Résidences seniors : la solution pour les baby-boomers ?

C’est à ce moment là qu’interviennent les résidences séniors. Non médicalisées – contrairement à un Ehpad – elles peuvent accueillir des seniors qui ne veulent pas rester chez eux, mais qui ne veulent pas perdre leur autonomie. Sabine, 70 ans, a envie de se laisser tenter par ces nouveaux lieux de vie, car elle ne veut plus rester seule chez elle. Pour autant, pas question d’aller vivre dans un établissement médicalisé, car elle n’en a pas besoin. Elle a commencé les démarches, se renseigne auprès de différents acteurs du marché, mais n’a pas encore trouvé chaussure à son pied : "Le prix me freine un peu, car c’est tout de même un loyer assez élevé", explique-t-elle à Planet. Elle aimerait également ne pas avoir de mauvaises surprises et devoir payer pour des services qu’elle pensait compris dans la formule, comme le ménage ou l’accès à Internet par exemple.

Une chose est sûre, Sabine sait qu’elle s’épanouira dans ce type de résidence, car elle est sociable et a envie de faire de nouvelles rencontres... Et qu'elle ne supportera pas de vivre dans un Ehpad. Un état d’esprit qui n’est pas étonnant pour les acteurs du marché : "Les Baby-boomers sont en train d’arriver", analyse Muriel Dunoyer, directrice stratégique du groupe HomniCity, qui vient de développer un nouveau concept de résidences services pour seniors, baptisées Oh Activ. "Vu l’allongement de la durée de vie, il reste 20 à 30 ans à vivre quand on arrive à l’âge de la retraite. Il fallait un immobilier qui permette de rester dans la société". Ce dernier s’adresse à "des retraités à partir de l’âge de la retraite, qui vont pouvoir mettre leur autonomie à profit, tout en étant dans un univers protégé, sécurisé, mais qui les mélange à d’autres générations. Surtout, ils sont libres de faire ce qu’ils veulent !".

Jeunes retraités ou un peu plus âgés, il s’agit de personnes connectées et encore très actives, contrairement aux générations précédentes. Comment savoir si c’est fait pour vous ?

Résidences seniors : avez-vous le profil ?

Les résidences seniors proposent de nombreuses activités à leurs résidents, qui sont libres d’y participer ou non. C’est ce que nous confirme Muriel Dunoyer, évoquant les résidences Oh Activ récemment ouverte par le groupe : "L’autonomie passe par plusieurs piliers, dont l’activité physique. Les résidences offrent un espace spa, un bassin de nage pour l’aquagym par exemple, un espace de sport ou encore un sauna". En plus de ces moments, les membres de ces résidences seniors peuvent participer à des activités culturelles, manuelles ou même associatives.

Un autre point important pour Sabine est de pouvoir dîner avec du monde quand elle en a envie, mais de rester chez elle sans culpabiliser quand elle a besoin d’un peu de solitude. C’est tout à fait possible au sein des résidences pour seniors, puisqu’il existe des espaces communs en plus d’un appartement par résident. Si on peut bien sûr rester chez soi toute la journée, ce n’est pas vraiment le concept de ces résidences et Muriel Dunoyer insiste particulièrement sur ce point : "Quand on regarde le profil de nos résidents, on voit qu’une grande partie d’entre eux a besoin de se sentir utile et c’est intéressant de pouvoir les impliquer eux-mêmes dans l’organisation des lieux et des activités. Ils sont de nouveau considérés comme des personnes et c’est un bain de jouvence".

Chez beaucoup de résidents, elle a observé un véritable changement : "On s’aperçoit que certaines personnes ont été amenées par leur condition de vie à restreindre leurs activités. Se retrouver dans un lieu sans problème d’accessibilité, de pouvoir rencontrer de nouveau du monde, les gens qui avaient restreint leur cercle redécouvrent tout ça. Des familles nous disent voir revivre les résidents". Mais, combien ça coûte au juste ?

Résidences séniors : quel prix pour un appartement ?

Le prix d’une résidence dépend de nombreux critères, à commencer par le groupe dont elle dépend, mais aussi sa localisation et les prestations qui sont proposées. Muriel Dunoyer rappelle qu’il faut faire attention aux formules proposées, car certaines sont complètes, d’autres non : "Loyer, charges, literie, linge de maison, équipements de l’appartement, connexion internet, animation gratuite, petit-déjeuner… Tout cela est compris chez nous à partir de 990 euros pour un T1, mais cela peut aussi être en option dans d’autres résidences du secteur".

Qu’en est-il des prix ailleurs ? Les différents acteurs du marché s’alignent à peu près et il faut compter environ 1 000 à 1 200 euros pour un T2 et 1 500 à 1 700 euros pour un T3. Attention, des charges peuvent s’ajouter à ce loyer de base dans certaines résidences. D’autres sont bien sûr plus onéreuses, en fonction des finitions, du lieu d'implantation et des activités proposées. Une chose est sûre, avant de sauter le pas il faut aller se renseigner sur place et voir les lieux en vrai. Si vous pouvez tester une ou plusieurs nuits, c'est encore mieux !