Vol MH370 : de nouvelles fouilles lancées, va-t-on enfin percer le mystère ?
Plus de onze ans après le drame, la société Ocean Infinity entame une nouvelle campagne de prospection pour localiser le Boeing 777 de la Malaysia Airlines, disparu des radars le 8 mars 2014.
Une campagne de 55 jours
C'est une course contre la montre qui débute ce 30 décembre 2025. La société britannique Ocean Infinity, spécialisée dans l'exploration des grands fonds, a déployé ses navires pour une campagne estimée à environ 55 jours. Contrairement aux années d'errance précédentes, cette opération se veut chirurgicale et rapide. Elle marque officiellement la reprise des recherches sous-marines pour le MH370 en cette fin d'année 2025, avec une obligation de résultats.
L'aspect financier de cette mission est tout aussi singulier. Le gouvernement malaisien a validé un accord basé sur le principe du "No Find, No Fee" (pas de découverte, pas de frais). Concrètement, l'entreprise ne touchera pas un centime si elle rentre bredouille. En revanche, le succès serait lucratif : le contrat no find no fee garantit à Ocean Infinity 70 millions de dollars (environ 67 millions d'euros) uniquement si l'épave est formellement identifiée, rapporte Le Parisien.
Une zone restreinte ciblée par des drones autonomes
Pourquoi croire au succès aujourd'hui alors que les précédentes tentatives ont échoué ? La réponse tient en deux points : une zone affinée et une technologie de rupture. Les experts ont délaissé l'immense périmètre de 120 000 km² balayé par le passé pour se concentrer sur une nouvelle zone de 15 000 km². Située au sud-ouest de Perth, elle a été définie comme la zone de recherche prioritaire du Boeing 777 par la Malaisie suite à de nouveaux calculs sur la dérive des débris et les données du "septième arc" satellitaire.
Pour sonder ces abysses, l'équipe s'appuie sur une technologie de drones sous-marins pour le MH370 particulièrement avancée. Il s'agit de véhicules autonomes (AUV) capables d'opérer jusqu'à 6 000 mètres de profondeur.
L'ultime espoir de vérité pour les proches des victimes
"Si ces robots sous-marins autonomes (ou AUV pour Autonomous Underwater Vehicle en anglais) trouvent quelque chose, un ROV (Remotely Operated Vehicle) équipé, cette fois, de caméras prendra le relais", rapporte Le Parisien. Les océanographes s'attendent à un champ de débris pouvant s'étaler sur l'équivalent de deux terrains de football. "D’après ce que nous avons déjà observé, quelle que soit la violence du choc, les champs de débris équivalent souvent à au moins deux terrains de foot", confie un observateur, rapporte Le Parisien.
L'objectif prioritaire reste la récupération des boîtes noires, cruciales pour comprendre si la trajectoire finale résulte d'un accident ou d'un acte volontaire. Au-delà de l'aspect technique, l'enjeu est émotionnel. Anthony Loke, le ministre malaisien des Transports, a exprimé son vœu que "cette fois-ci sera positive, que l'épave sera retrouvée et que les familles pourront tourner la page".
Pour les proches des 239 disparus, cette mission représente sans doute la dernière opportunité réelle d'atténuer les conséquences de la disparition du vol MH370 pour les familles, qui vivent dans l'incertitude depuis plus d'une décennie.