La Russie pourrait-elle vraiment attaquer la France d'ici 5 ans ? Un militaire répond

Publié par Matthieu Chauvin
le 01/08/2025
Thierry Burkhard
abacapress
© Blondet Eliot/ABACA
L'hypothèse n'a pas été émise par n'importe qui. Elle provient du chef d'état-major des armées lui-même, le général Thierry Burkhard, qui n'exclut pas la possibilité d'une attaque russe sur l'Europe dans futur proche. Le scénario est-il crédible ? Faut-il vraiment s'inquiéter ? Sommes nous prêts ? On fait le point.
 

Comme le craignent de nombreux géopoliticiens, Vladimir Poutine veut-il vraiment refaire de la Russie un empire pour redevenir la menace qu'elle représentait jusqu'à la chute du mur de Berlin en 1989 ? L'Ukraine ne serait-elle qu'une première conquête avant que l'Armée rouge n'envahisse l'Europe entière pour faire face aux Etats-Unis ? Cela paraît impensable, la France et l'Angleterre étant deux puissances nucléaires, qui s'apprêtent d'ailleurs à collaborer tactiquement sur le sujet. Mais, d'après Cnews, en 2024, Moscou possédait 5 580 têtes, contre 209 pour Paris et 225 pour Londres... Sans compter son armada de hackers qui pourrait pirater tous nos systèmes de défense

La Russie redeviendra une "menace militaire" en 2030

Le général Thierry Burkhard, actuel chef d'état major des armées, a déclaré au journal anglais The Economist, qu'en 2030 "La Russie aura à nouveau les moyens de redevenir une menace militaire pour les pays occidentaux, et en particulier l'Europe." Mais pourquoi le membre le plus haut placé de la Grande Muette s'exprime-t-il aussi ouvertement ? Peut-être parce qu'il sera remplacé fin août par le général d'armée aérienne Fabien Mandon, 55 ans, comme l'avait annoncé son ministre de tutelle Sébastien Lecornu le 23 juillet dernier, rappelle BFM TV. Thierry Burkhard souhaite-il ouvrir les yeux des Français sur la réalité ?

Moscou a entamé un réarmement de grande ampleur

L'hypothèse d'une attaque sur l'Europe (et la France, pointée du doigt par le Kremlin) pourrait sembler peu crédible, vu les difficulté que la Russie rencontre dans sa reconquête de territoires (les fameux oblasts entre autres) en Ukraine. L'été devait être l'occasion pour l'Armée rouge de lancer une offensive massive, mais Kiev résiste. Et le bilan est lourd, selon un spécialiste : en 3 ans et demi, la première aurait perdu 1 million d'hommes, contre 400 000 hommes (morts, blessés, disparus compris) pour celle du Président Volodymir Zelenski. Mais rien n'arrête Vladimir Poutine, qui appelle  sa population à une mobilisation massive. Et surtout, conscient de l'enlisement de ses troupes, en plus de l'affaiblissement de l'Iran qui lui fournissait de nombreux drones et missiles, il a entamé un réarmement et lancé une économie de guerre totale : BFM TV révélait récemment une information émanant des services secrets ukrainiens qui estiment à 1 100 milliards de dollars les dépenses militaires russes d'ici 2036 (965 milliards d'euros) !  

Pourrons-nous nous défendre ?

La plupart des pays européens qui le peuvent ont aussi pris à leur échelle des mesures de réarmement (la France, l'Allemagne, la Pologne...) et/ou rétabli le services militaire obligatoire, comme la Lettonie ou la Croatie. Le Danemark vient de l'imposer aux femmes, et l'Allemagne pense à en réinstaurer un pour tous. Vladimir Poutine a déjà plusieurs fois averti qu'il lui serait très facile d'atteindre Paris grâce à ses missiles hypersoniques, capables de transporter une tête nucléaire. Mais faut-il croire qu'il passerait à l'acte en commençant par une invasion du Vieux Continent ? C'est ce que pense Thierry Burkhard qui fait notamment remarquer, rapportent nos confrères, que notre politique de fabrication de missiles longue portée "à plusieurs centaines de milliers d'euros l'unité" ne serait déjà pas "viable économiquement" face aux drones à bas coût dont dispose le chef du Kremlin... Tous aux abris ?

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