Grève massive du 10 septembre : voici à quoi s'attendre
Alors que la rentrée approche, un appel inédit à "bloquer la France" circule massivement en ligne. Ce mouvement né à la suite du plan budgétaire présenté par François Bayrou veut mettre la France à l’arrêt à partir du 10 septembre 2025. Le 15 juillet dernier, le Premier ministre François Bayrou a annoncé un plan visant 43,8 milliards d’euros d’économies pour ramener le déficit public à 4,6 % en 2026. Parmi les mesures avancées : une "année blanche" en 2026 et la suppression de deux jours fériés, le lundi de Pâques et le 8 mai. Ces annonces doivent encore être validées par le Parlement.
Une mobilisation en ligne
Dès le 15 juillet, des appels à "bloquer le pays" ont émergé sur les réseaux sociaux. Un collectif d’une vingtaine de personnes, baptisé "Mobilisation10septembre", s’est mis en place autour de cet appel. Ses membres, qui se présentent comme "apolitiques", affirment ne pas vouloir passer par les syndicats. L’un d’eux, salarié d’Enedis, s’est expliqué dans les colonnes du Parisien : "On s’est dit qu’on ne pouvait pas laisser passer ça. Alors on a lancé cet appel. Ce n’est pas juste une manifestation classique, mais un vrai blocage".
Sur TikTok, un compte appelle à un blocage total du pays le 10 septembre, à partir du 24 juillet, sous la forme d’une sorte de confinement : "Le 10 septembre 2025, la France se confine. Ce jour-là, nous ne sortirons pas. Pas de travail, pas d'école, pas d'achat. Juste le silence d'un peuple qui reprend son pouvoir". Ces relais ont fait polémique, mais le collectif assure n’avoir "aucune couleur politique". En parallèle, d’anciennes figures des “gilets jaunes” ont rejoint le mouvement, comme Anaïs Albertini, qui a partagé à plusieurs reprises des publications appelant au boycott total à partir du 10 septembre.
Grève massive : quels sont les soutiens politiques ?
À ce stade, les revendications vont au-delà du rejet du plan budgétaire. Sur les canaux du mouvement "Bloquons tout", on retrouve des appels au boycott, à la désobéissance civile ou encore des demandes de hausses de salaires et retraites. Du côté des soutiens politiques, Jean-Luc Mélenchon a appelé dans La Tribune Dimanche à "une offensive déterminée pour faire tomber ce gouvernement". D’autres élus de La France insoumise et du groupe écologiste se sont joints à l’initiative.
"On suit, on regarde ce qui se passe sur les réseaux, on reste vigilants", déclare à l’AFP le député PS Arthur Delaporte. "Appeler à rejoindre un mouvement peut se faire dans le cadre d’une intersyndicale, mais ce n’est pas le cas ici." Du côté de l’extrême droite, la députée RN Edwige Diaz adopte une position similaire. Son parti "par principe ne s’improvise pas instigateur de manifestations", précise-t-elle sur France Inter, tout en "comprenant la détresse de ces Français".
Reste à savoir si cet appel numérique parviendra à se transformer en blocage massif.