Grève du 10 septembre : quelles sont les attentes du mouvement "Bloquons tout" ?

Publié par Matthieu Chauvin
le 21/08/2025
Bloquons tout
Istock
Illustration
Le mouvement qui appelle à une grève massive le 10 septembre a déjà sa propre page Wikipedia. On l'y nomme "Bloquons tout", "Tout bloquer", "Tout bloquer le 10 septembre" ou encore "Bloquons tout le 10 septembre", c'est au choix. Mais quelles sont donc les motivations de ce qui ressemble aux prémisses d'une nouvelle vague de Gilets jaunes ?
 

Mirage ou réalité ? "Magie" d'Internet ? Comme évoqué en introduction, le mouvement qui s'apprêterait à mettre la France entière à l'arrêt dès le 10 septembre prochain a déjà sa page Wikipedia.  serait né sur les réseaux sociaux, sous l'impulsion dans un premier temps de l'extrême droite, puis revendiqué dans un second temps par l'extrême gauche qui ne comptait pas se laisser voler la vedette, ayant "oublié" de soutenir les Gilets jaunes en 2019. Ce "mouvement" ou "ces mouvements" (car ils s'appellent "Bloquons tout", "Tout bloquer", "Tout bloquer le 10 septembre" ou encore "Bloquons tout le 10 septembre"), que veulent-ils ?

Les partis politiques et syndicats s'y mettent pour de bon

Après LFI, les communistes et les écologistes apportent leur soutien au mouvement. Ainsi que d'anciens Gilets jaunes, évidemment. Parmi les syndicats, la CGT serait dans le coup (sections chimie et commerce, selon Ouest-France). Sud Rail vient, jeudi 21 août d'appeler à la grève dans le ferroviaire.  Force Ouvrière a déposé un préavis qui commencera dès le 1er septembre.

Blocage du 10 septembre : quelles revendications ?

Mais quelles sont les revendications qui seront exprimées si cette journée blocage a bien lieu (d'autant que les forces de l'ordre, échaudées par les évènements de 2019, seraient fin prêtes à le maintenir, d'après plusieurs sources concordantes) ? Elles sont depuis le lancement des premiers messages sur les réseaux sociaux, pêle-mêle, toutes à l'encontre des annonces de François Bayrou mais aussi d'Emmanuel Macron : 

  • la tenue d'un RIC (référendum d’initiative citoyenne) sans qu'un thème précis se dégage (une promesse non tenue du Président...) ;
  • la hausse des salaires et des pensions de retraite ;
  • le maintien des jours fériés ;
  • le retour de la retraite à 62 voire 60 ans ;
  • la sortie de l'Union européenne ;
  • la lutte contre "le démantèlement de la SNCF" (côté Sud Rail) ;
  • l'arrêt de la réforme de l'Assurance chômage ;
  • la mise en place "de caisses de grèves"...

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Et ce n'est sans doute pas fini, il reste encore 3 semaines pour enrichir cette liste. Mais tout cela est-il bien sérieux ?

Une opportunité pour faire tomber le gouvernement au nom du peuple ?

Toujours dans Ouest-France, Manuel Bompard, coordinateur national de la France Insoumise, résume en peu de mots les motivations de l'appel au blocage : "La revendication principale, c’est que le plan Bayrou qui a été annoncé avant l’été soit retiré. Pour empêcher ce plan de s’appliquer, la bataille doit se mener sur tous les terrains." Ne serait-ce pas là un moyen de faire tomber le gouvernement par le peuple, sans avoir à trop se mouiller ? On peut se poser la question.

La mayonnaise va-t-elle prendre ?

La rentrée est source de préoccupations pour les Français, qui voient leurs finances se réduire comme peau de chagrin. Ce qui pourrait d'ailleurs être une bonne raison de manifester. Mais n'auront-ils pas d'autres chats à fouetter ? De plus, sur France Info, l'historien Stéphane Sirot, décrit comme "spécialiste du syndicalisme et des conflits sociaux", voit là un mouvement "très disparate à tout point de vue", tant dans les "modalités d'action" que dans les "points de vue politiques." Et, bien que les forces de l'ordre soient parées à affronter la tempête, encore une fois, un haut gradé déclarait au média de service public : "L'été n'est pas une période très propice à la mobilisation." Réponse le 10 septembre... ou avant.

 

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