Retraite : si vous êtes né à cette période, votre départ à la retraite reste incertain
La très controversée réforme des retraites de 2023, portée par Élisabeth Borne, est "officiellement sur pause". En effet, ce mardi 14 octobre, le Premier ministre Sébastien Lecornu a annoncé la suspension de la réforme des retraites jusqu’en janvier 2028.
Mais comme le souligne MoneyVox, "en l’absence de texte législatif de suspension, certains futurs retraités sont dans le flou". Et c’est notamment le cas de la génération 1965, directement concernée par la reprise progressive du relèvement de l’âge légal à partir de 2028.
Le scénario de Bercy : un trimestre de gagné
Selon un premier scénario relayé par l’AFP et basé sur des explications fournies par Bercy, "en 2028, si aucune autre réforme n’est votée d’ici là, l’application de la réforme Borne reprendrait donc à partir de la génération 1965, avec un trimestre de décalage : celle-ci partirait à 63 ans à partir de janvier 2028, au lieu de 63 ans et 3 mois", rapporte MoneyVox.
Toujours selon ce scénario, cinq générations de retraités, environ 3,5 millions de personnes, "gagneraient un trimestre par rapport à la loi de 2023". La première génération à devoir attendre 64 ans pour partir à la retraite serait alors celle née en 1969, et non plus en 1968.
La version de la CFDT : deux trimestres de gagnés pour certains
Mais plusieurs scénarios se dessinent. Dans un communiqué cité par MoneyVox, la CFDT estime que "les personnes nées en 1964 et 1965 vont gagner trois mois et ainsi pourront partir en retraite à 62 ans et 9 mois avec 170 trimestres (et non plus 171)". Une hypothèse plus favorable qui pourrait concerner l’ensemble de la génération 1965, mais qui, selon le site, "n’est pas la volonté affichée du gouvernement".
Une incertitude liée à l’absence de loi
Le ministère du Travail et Matignon rappellent que "tout est suspendu à 62 ans et 9 mois et 170 trimestres à valider pour le taux plein, jusqu’à la fin 2027". Au-delà de cette date, "un nouveau texte viendra peut-être changer la donne", précise encore MoneyVox, tout comme le résultat de la présidentielle de 2027. Selon le ministère, cité par le même média, "le gain, à terme, serait de 1 trimestre sur l’âge légal et la durée de cotisation, en l’absence de nouvelle loi suite à l’élection présidentielle ou de conférence travail-retraite conclusive".
La suspension annoncée n’est pas sans coût. Sébastien Lecornu l’a estimée à "400 millions d’euros en 2026 et 1,8 milliard d’euros en 2027", des montants qui devront être compensés "par des économies", notamment dans le budget 2026. La CFDT salue toutefois des effets "concrets et immédiats pour 600 000 à 700 000 futurs retraités par an", tandis que la CGT et l’U2P dénoncent un "simple décalage", rappelant que "l’âge légal devra inévitablement augmenter pour assurer la pérennité des régimes".
D'ici là la Conférence sur les retraites, prévue au printemps 2026, et l’élection présidentielle de 2027 pourraient encore changer les contours du système.