Budget 2026 : que contient le texte présenté par Sébastien Lecornu ?
"Il faut donner un budget à la France d’ici la fin de l’année", a rappelé le Premier ministre, fraîchement réélu. Le gouvernement de Sébastien Lecornu présente ce mardi 14 octobre, en Conseil des ministres, les deux projets de budget pour 2026 : celui de l’État et celui de la Sécurité sociale.
Un déficit "sous la barre des 5 %"
Avant sa chute du gouvernement en début septembre, François Bayrou tablait sur un déficit public de 4,6 % en 2026, soit environ 141 milliards d’euros. Tandis que Sébastien Lecornu évoquait un déficit "aux alentours de 4,7 %", soit environ 144 milliards. Désormais, le gouvernement évoque un déficit "en dessous de 5 %", soit environ 153 milliards d’euros. L’effort budgétaire reste donc limité par rapport au déficit de 2025, estimé à 5,4 % du PIB.
Une contribution sur les grandes entreprises maintenue
La contribution "exceptionnelle" sur les bénéfices des grandes entreprises, introduite dans le budget 2025, serait reconduite, mais allégée. "Le gouvernement en attend un rendement de 4 milliards, au lieu de 8 milliards cette année", indiquait le sénateur PS Patrick Kanner le 3 octobre, après une rencontre avec Sébastien Lecornu, rapporte Ouest-France. La contribution sur les hauts revenus, instaurée sous Michel Barnier, devrait également être prolongée.
Le gouvernement de Lecornu prévoit aussi une baisse de la CVAE (cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises) pour soutenir l’industrie et les petites entreprises. Une mesure plusieurs fois reportée. Selon l’entourage du Premier ministre, cette baisse représenterait 1,1 milliard d’euros dès 2026 et bénéficierait à environ 300 000 entreprises, dont "les trois quarts sont des PME et des ETI", rapporte BFM TV. L’exécutif justifie cette décision par la volonté de "baisser un impôt de production qui pèse principalement sur les PME, notamment du secteur industriel".
Une nouvelle taxe sur les holdings
Le gouvernement souhaite aussi instaurer une taxe sur les holdings patrimoniales, ces sociétés qui détiennent d’autres entreprises et perçoivent des dividendes souvent peu taxés. Selon Les Échos, le taux de taxation envisagé serait de 2 %, uniquement sur les biens non professionnels. Cette mesure pourrait rapporter entre 1 et 1,5 milliard d’euros.
Retraites : fin de l’abattement de 10 %
La suppression de deux jours fériés, envisagée un temps par François Bayrou, a été abandonnée. En revanche, l’abattement fiscal de 10 % sur les pensions des retraités serait remplacé par un abattement forfaitaire de 2.000 euros pour une personne seule et 4.000 pour un couple. Le barème de l’impôt sur le revenu ne serait pas indexé sur l’inflation, ce qui permettrait à l’État d’économiser "1,9 milliard", selon Les Échos.
Sécurité sociale : des gels des pensions et des prestations sociales
Le projet de loi de financement de la Sécurité sociale prévoit une progression limitée des dépenses de santé, fixée à 1,6 % pour 2026. Le gouvernement envisagerait également un gel des pensions de retraite et des prestations sociales. L’objectif est plus qu’urgent, il faut réduire le déficit de la Sécurité sociale à 17,5 milliards d’euros l’an prochain.
Ce budget "pas parfait", comme le qualifie Sébastien Lecornu, doit encore être débattu au Parlement. Le Premier ministre s’exprimera ensuite à 15 heures sur sa déclaration de politique générale devant l’Assemblée nationale.