Pas de voile ni jeûne avant 16 ans : les nouvelles propositions des sénateurs LR contre l'islamisme

Publié par Elise Laurent
le 26/11/2025
Islam
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Un nouveau rapport, fruit du travail de 29 sénateurs Les Républicains, propose 17 mesures radicales pour un "réarmement républicain" afin de lutter contre "l’offensive islamiste" en France.

Le rapport définit l'islamisme comme "une idéologie qui vise la transformation de la société française selon des normes religieuses radicales, constituant ainsi un projet séparatiste systématique de long terme". Fruit de six mois d'auditions, il entend répondre à des stratégies d'infiltration basées, selon les sénateurs, sur "le double discours systématique" et "l'entrisme dans les institutions publiques".

Des interdictions ciblant les mineurs

Parmi les propositions les plus marquantes, deux ciblent directement les enfants et adolescents. Le rapport préconise ainsi l’interdiction du voile avant 16 ans dans l'espace public, une mesure qui relance un débat juridique et sociétal sensible. Selon une récente étude Ifop citée dans le document, 44 % des jeunes musulmanes de 15 à 24 ans porteraient aujourd'hui le voile, contre seulement 16 % en 2003.

Dans la même logique de "protection de l'enfance", les sénateurs proposent l'interdiction du jeûne pour les mineures de moins de 16 ans, visant directement la pratique du Ramadan. Ces deux mesures du rapport sénatorial sur le réarmement républicain sont présentées comme des outils pour lutter contre les pressions familiales ou communautaires exercées sur les plus jeunes.

La neutralité religieuse étendue à de nouveaux secteurs

Le principe de laïcité est au cœur du projet sénatorial, qui vise à l'étendre bien au-delà des murs de l'école. Concernant les sorties scolaires, la sénatrice Jacqueline Eustache-Brinio est catégorique : "On sanctuarise l'école, pas de religion à l'école. Les sorties scolaires, c'est du temps scolaire", justifiant ainsi la proposition d'interdire le port de signes religieux aux accompagnatrices.

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Le sport est également dans le viseur, avec un appel à une adoption rapide de la proposition de loi sur la laïcité dans le sport et l'interdiction du voile sur les terrains. Enfin, les élus ne seraient pas épargnés : le texte suggère d'interdire les signes religieux ostentatoires pour les élus locaux dans l'exercice de leur mandat. Les conséquences d'une interdiction des signes religieux pour les élus locaux viseraient, selon le rapport, à garantir une impartialité totale des représentants de la République.

Vers un contrôle renforcé de l'État

Plusieurs propositions institutionnelles visent à renforcer les outils de l'État. Le rapport suggère notamment le rattachement de la délivrance des visas au ministère de l'Intérieur, afin d'unifier le dispositif migratoire et d'en durcir le contrôle. La lutte contre les financements étrangers est aussi une priorité, avec un renforcement de la traçabilité des fonds destinés aux mosquées et associations.

D'autres mesures pourraient avoir un impact direct sur le quotidien, comme la systématisation de l'audition des époux avant la transcription d'un mariage par les autorités consulaires pour lutter contre les mariages forcés. Le rapport aborde également la surveillance des pratiques d'alimentation halal dans des structures comme le Crous et la réaffirmation de la mixité filles-garçons dans tous les espaces associatifs. Si ces propositions de loi Les Républicains contre l'islamisme suscitent déjà de vives réactions, elles posent la question de leur constitutionnalité, qui sera sans nul doute au centre des futurs débats parlementaires.

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