Les 6 Présidents qui ont creusé la dette française
Au moment où nous publions cet article, le site Horloge de la dette publique, qui la calcule en temps réel en fonction des données issues de différents organismes étatiques (Banque de France, ministère de l'Economie, Insee...), la situe au-dessus de 115 % du PIB du pays, à plus de 3 412 milliards d'euros. Ce qui revient à une dette de près de 50 000 euros due par chaque citoyen français ! Mais comment en sommes-nous arrivés là ? Mauvaise gestion, contexte géopolitique, crise sanitaire, baisse de la démographie... ?
La France en déficit permanent depuis 1974
D'après la Fondation IFRAP, "Le dernier budget présentant un solde positif remonte à 1974 : +8,5 milliards de francs de l'époque, l’équivalent de 6,7 milliards d'euros environ aujourd'hui." C'est-à-dire qu'en un peu plus de 50 ans, il aurait grimpé de 3 405 milliards d'euros. Depuis 50 ans en somme, nos dépenses sont supérieures à nos recettes. Les années 70 ont marqué la fin des 30 Glorieuses, avec la crise pétrolière de 73 comme élément déclencheur.
Crise sanitaire et guerre en Ukraine : les coups de grâce
L'année suivante, en 1974 donc, d'un solde positif, les comptes publics vont devenir déficitaires à hauteur de 30,5 milliards d'euros, toujours selon les chiffres de l'IFRAP. Et depuis, pour combler la dette, la France emprunte, toujours plus. Depuis la crise sanitaire de 2019 puis la guerre en Ukraine démarrée en 2022, le dérapage budgétaire n'a plus de limites.
Voici en les découvrant en images, les 6 derniers Président qui ont chacun creusé la dette de la France avec le montant correspondant, estimé par l'Insee et différentes sources. A noter qu'on parle de "dette selon Maastricht" comme définie depuis le traité de 1993.
Valéry Giscard d'Estaing : + 113,45 milliards d'euros
Durant son septennat, de 1974 à 1981, Valéry Giscard d'Estaing aurait creusé le budget, au départ positif, de 113,45 milliards d'euros.
Source : Insee
François Mitterrand : + 587,3 milliards d'euros
En 14 ans de présidence, de 1981 à 1995, "Tonton" aura quand même fait fort, entre nationalisations par son gouvernement suivies de privatisations par celui de cohabitation... Plus, le vrai début de l'explosion du chômage dans le pays : 587,3 milliards d'euros de dettes.
Source : Insee
Jacques Chirac : + 687,8 milliards d'euros
Jacques Chirac, qui n'aura pas eu a subir la crise financière qui allait démarrer juste après lui, a tout de même accumulé 687,8 milliards d'euros de dette durant ses deux mandats, de 1995 à 2007.
Source : Insee
Nicolas Sarkozy : + 646,9 milliards d'euros
Devant lui affronter la terrible crise financière de 2008 et malgré avoir tout essayé pour réduire les dépenses, Nicolas Sarkozy aura durant son seul quinquennat accumulé 646,9 milliards d'euros de dettes.
Source : Insee
François Hollande : + 347,5 milliards d'euros
Non non, vous ne rêvez pas ! Président socialiste, secondé par des Premiers ministres et des gouvernements socialistes de 2012 à 2017, il est celui (hormis Valéry Giscard d'Estaing, mais encore une fois l'argent n'avait pas la même valeur, du franc à l'euro de surcroît), François Hollande est celui qui aura le moins alourdi la dette française, en un quinquennat il est vrai.
Source : Insee
Emmanuel Macron : + 1 131 milliards d'euros
Certes, Emmanuel Macron a récupéré un pays gangréné par le chômage en 2017, et qui sera soumis à une inflation délirante démarrée l'année de son second quinquennat en 2022. Mais c'est bien lui qui a décidé d'appliquer le "quoi qu'il en coûte" pendant la crise sanitaire, et après. Résultat, en un peu plus de 8 ans, il aura a lui seul alourdi la dette française de 1 131 milliards d'euros ! Du jamais vu qui le poursuivra longtemps. La crise politique que nous vivons suite à sa décision de dissoudre l'Assemblée nationale étant également sans précédent.
François Bayrou : - 43,2 milliards d'euros
Y arrivera, y arrivera pas ? François Bayrou passera-t-il l'épreuve du vote de confiance qu'il a demandé en activant l'article 49.1 de la Constitution et qui aura lieu le 8 septembre ? Objectif : 44,2 milliards d'économies en 2026.