La dette publique de la France atteint un nouveau record, à 117,4 % du PIB
C'est un chiffre qui donne le vertige et qui pèse lourdement sur l'avenir économique du pays. Au troisième trimestre 2025, la dette française a franchi un nouveau seuil symbolique et inquiétant. Loin d'être une simple ligne comptable, cette dérive budgétaire a des répercussions concrètes sur la crédibilité de la France et, potentiellement, sur le portefeuille des contribuables. Alors que les débats parlementaires s'enlisent, la réalité des marchés financiers, elle, ne pardonne pas.
Comment en est-on arrivé là et quelles sont les options sur la table pour éviter le décrochage ? On fait le point sur une situation explosive.
Une dette incontrôlée : sommes-nous les mauvais élèves de l'Europe ?
Les compteurs s'affolent. Selon les derniers chiffres de l'Insee, l'augmentation de la dette publique de la France en 2025 est spectaculaire. Elle s'élève désormais à 3 482,2 milliards d'euros, marquant une hausse de près de 66 milliards en seulement trois mois. Si ces montants astronomiques peuvent sembler abstraits, le ratio par rapport à la richesse nationale est, lui, très parlant : la dette représente 117,4 % du PIB.
Ce niveau nous place dangereusement près du record absolu atteint durant la crise du Covid (117,8 % au début de 2021). Plus inquiétant encore, cette performance place la dette de la France comme celle du troisième pays le plus endetté d'Europe, juste derrière la Grèce et l'Italie. C'est principalement l'État qui creuse ce trou (+58,1 milliards), bien que la Sécurité sociale y contribue également à hauteur de 7,6 milliards d'euros. Cette dynamique négative isole l'Hexagone de ses partenaires européens qui, pour la plupart, ont amorcé une décrue de leur endettement.
Pourquoi la France s'endette-t-elle plus cher que l'Italie ?
C'est un véritable coup de tonnerre sur les marchés obligataires. Historiquement, la France empruntait à des taux bien plus bas que ses voisins du Sud, jugés plus risqués. Cette époque semble révolue. En juillet 2025, le taux d'emprunt français à 5 ans est passé au-dessus de celui de l'Italie, une première depuis 2005. Les investisseurs exigent désormais une prime de risque plus élevée pour prêter à Paris qu'à Rome.
Cette anomalie s'explique par l'incertitude politique chronique. L'échec du Parlement à trouver un compromis sur le budget, évoqué par de nombreux observateurs comme Le Figaro, effraie les marchés. Cette défiance a des conséquences directes avec une dette publique à 117,4 % du PIB : le service de la dette (les intérêts à rembourser) explose, privant l'État de marges de manœuvre pour l'éducation, la santé ou la sécurité. La comparaison de la dette publique entre la France, l'Italie et la Grèce ne se joue plus seulement sur le volume, mais sur la confiance, et la France est en train de perdre ce capital précieux.
43 milliards d'économies : les mesures de la dernière chance ?
Face à ce mur financier, le gouvernement n'a d'autre choix que de serrer la vis. François Bayrou a d'ailleurs alerté sur le "danger mortel" que représente cet "écrasement par la dette", appelant à des efforts considérables. L'objectif est clair : ramener le déficit sous les 3 % d'ici 2029.
Pour y parvenir, le plan de réduction de la dette publique évoqué par Bayrou pour 2026 et au-delà s'annonce drastique. Il prévoit 43,8 milliards d'euros d'économies rien que pour l'année prochaine. Concrètement, cela pourrait passer par :
- Une réduction significative des dépenses de l'État et des ministères.
- Un effort demandé aux collectivités locales et à la Sécurité sociale.
- Des ajustements fiscaux ciblés, bien que le levier de l'impôt soit politiquement explosif.
Cependant, certains experts, comme ceux du think tank Terra Nova, estiment que la marche est encore plus haute et qu'il faudrait trouver plus de 100 milliards d'euros pour véritablement stabiliser les comptes. La route vers le redressement s'annonce longue et sinueuse.