Dégradation de la note de la France : 5 réflexes à mettre en place pour protéger votre argent
Le couperet est tombé ce vendredi 18 octobre 2025. L’agence de notation S&P Global Ratings a décidé d’abaisser la note souveraine de la France, la faisant passer de "AA-" à "A+". Cette décision, qui suit celle de l'agence Fitch, met en lumière les inquiétudes croissantes concernant la trajectoire des finances publiques françaises. Face à cette situation, à quel impact s'attendre sur l'épargne des Français ? Planet fait le point.
Une sanction qui reflète l'incertitude budgétaire
Pour justifier sa décision, S&P Global Ratings invoque une "incertitude élevée" sur la capacité du gouvernement à redresser les finances publiques. Selon les projections de l'agence, la dette publique française pourrait atteindre 121 % du PIB d'ici 2028, un niveau qui renforce la pression sur le budget de l'État.
Ce verdict intervient alors que l'endettement atteignait déjà 3 345,8 milliards d'euros au premier trimestre 2025, selon l'INSEE. Dans une réaction mesurée, le ministère de l'Économie, par la voix de Roland Lescure, a déclaré "prendre acte" de la décision, tout en confirmant l'objectif de ramener le déficit à 5,4 % du PIB pour 2025.
Des placements directement exposés à la dette de l'État
Si la dette de l'État semble lointaine, les conséquences de la dégradation de la note S&P sur l'épargne des Français sont bien réelles. Le premier produit concerné est l'assurance-vie : plus de 70 % des fonds en euros sont investis en obligations d'État. Le risque sur une obligation d'état français en fonds euros est donc que sa valeur baisse, ce qui pèse sur le rendement servi aux épargnants.
De leur côté, bien que garantis, le Livret A et le LDDS pourraient voir leur taux maintenu volontairement bas par l'État, entraînant une perte de pouvoir d'achat face à l'inflation. Enfin, bien que relevant d'un scénario extrême, la loi Sapin 2 autorise le gouvernement à geler temporairement les retraits sur les assurances-vie en cas de crise.
Comment préserver son pouvoir d’achat et sécuriser ses placements ?
Dans un contexte économique marqué par des tensions budgétaires et une inflation persistante, plusieurs stratégies permettent de préserver son pouvoir d’achat et de sécuriser ses placements. Tout d’abord, le Livret d’Épargne Populaire (LEP) reste l’un des meilleurs remparts pour les foyers éligibles. Indexé sur l’inflation, il permet de maintenir une rémunération réelle positive.
L’assurance vie, pilier de l’épargne à long terme, mérite elle aussi d’être adaptée. Pour réduire l’exposition à la dette souveraine française, il est conseillé de limiter la part investie en fonds euros classiques. Mieux vaut la diversifier en y intégrant des unités de compte (UC) ou des fonds obligataires d’entreprises, offrant ainsi un potentiel de performance supérieur, au prix d’une prise de risque modérée.
L’immobilier, notamment sous forme de pierre-papier via des SCPI, peut également jouer un rôle protecteur. Ces sociétés génèrent des revenus locatifs souvent indexés sur l’inflation, apportant une forme de revalorisation naturelle du capital investi.
Autre piste à considérer : l’or, valeur refuge par excellence. Son cours, généralement décorrélé des évolutions économiques et politiques nationales, constitue un rempart historique contre les incertitudes, notamment en période de crise.
Enfin, les obligations d’État indexées sur l’inflation (OATi ou OAT€i) représentent une autre solution contre l’érosion monétaire. En intégrant ce type de titres à son portefeuille, l’épargnant protège son capital des effets de la hausse des prix.