Note de la France dégradée : faut-il s’attendre à un meilleur rendement de votre assurance vie ?

Publié par Alice Ernult
le 18/09/2025
Assurance vie
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La récente dégradation de la note de la France par Fitch pourrait faire grimper le coût de la dette pour l’État. Une mauvaise nouvelle qui pourrait cacher un effet positif pour les épargnants. Explications.
 

Le vendredi 12 septembre, l’agence de notation Fitch a abaissé la note de la dette souveraine française de AA- à A+, assortie d’une perspective stable. Une sanction qui reflète, selon l’agence, une instabilité politique persistante et des incertitudes budgétaires. Concrètement, cette dégradation signifie que la France pourrait désormais emprunter à des conditions moins avantageuses, car jugée légèrement plus risquée par les investisseurs.

Pour le moment, les marchés n’ont pas dramatiquement réagi : le taux à 10 ans de la dette française oscillait autour de 3,45 %, un niveau élevé, mais stable. Néanmoins, certains experts, comme Alexandre Baradez (responsable analyses marchés chez IG France), n’excluent pas une poursuite de la hausse, avec des taux qui pourraient grimper jusqu’à 4 % voire 5 % si la situation se tend. “Si les marchés s'inquiètent, nous pourrions dépasser les 4%, voire atteindre les 5%”, explique-t-il à MoneyVox.

Des rendements d'obligations en hausse

Cette hausse potentielle du coût de la dette pourrait pourtant se traduire par une bonne nouvelle pour les détenteurs d’une assurance vie, en particulier ceux investis en fonds en euros. Pourquoi ? Parce que ces fonds sont largement composés d’obligations d’État, dont une part importante est émise par la France. En moyenne, plus de 75 % des fonds euros sont investis dans ce type d’actifs, selon le site Good Value for Money.

Prenons un exemple concret : dans le fonds euros de l’Afer (Association française d’épargne et de retraite), plus de 21 % des obligations d’État sont françaises. Si ces titres rapportent davantage à l’avenir grâce à des taux plus élevés, les épargnants pourraient donc espérer une amélioration progressive des rendements.

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Mais attention aux illusions, l’impact sera lent et modéré. En effet, les assureurs conservent les obligations plusieurs années, huit ans en moyenne, ce qui signifie que les anciennes obligations à faible rendement restent longtemps en portefeuille. Les nouvelles, plus rémunératrices, mettront du temps à faire grimper la moyenne.

Quel rendement attendre en 2026 ?

Malgré cette dynamique favorable, le rendement des fonds euros ne devrait pas exploser dans les années à venir. En 2024 et 2025, les taux servis ont tourné autour de 2,5 %, et les premières estimations pour 2026 s’alignent sur cette tendance. En effet, le taux dépend aussi d’autres critères : les stratégies des assureurs, la concurrence d'autres produits d’épargne comme le Livret A, ou encore les réserves constituées par les compagnies d’assurance.

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