Jordan Bardella : voici les 3 changements majeurs qu'il prévoit pour votre portefeuille et vos impôts
Au cœur du projet économique du Rassemblement National figure une ambition claire : redonner de l'air aux ménages face à la hausse du coût de la vie. Pour y parvenir, le programme s'articule autour de mesures emblématiques qui touchent à la fois la consommation quotidienne, les revenus du travail et le système de retraite.
Ces propositions, si elles étaient appliquées, modifieraient en profondeur le paysage fiscal et social français. Mais comment se traduiraient-elles concrètement sur votre fiche de paie ou vos factures ? Car vu le contexte économique actuel, elles paraissent impossible à mettre en oeuvre, ce même si Jordan Bardella était élu président en 2027 comme un récent sondage le suggère.
Une mesure forte : la baisse de la TVA sur l'énergie
C'est l'une des mesures les plus fortes du programme du Rassemblement National : la baisse de la TVA sur les tarifs de l'énergie. Face à la flambée des prix de l'électricité, du gaz et des carburants, Jordan Bardella propose de baisser le taux de TVA de 20 % à 5,5 % sur ces produits essentiels. Rappelons que l'inverse s'était produit le 1er août dernier sur le prix de l'abonnement aux deux premiers cités...
Le RN envisage également d'étendre ce taux réduit à un "panier de produits de première nécessité" qui profiterait particulièrement aux foyers les plus modestes (mais aussi à tous les autres). Ces réformes sont jugées "démagogiques", notamment chez de nombreux membres des Républicains qui refusent encore l'alliance des droites, et pour qui le parti nationaliste a un programme "plus socialiste que les socialistes..."
Retraite, salaires : quels sont les autres leviers envisagés ?
Deux autres piliers du programme concernent directement les actifs. Le premier est l'abrogation de la réforme des retraites de 2023, qui a repoussé l'âge légal de départ à 64 ans. Le projet du RN est de permettre aux Français ayant commencé à travailler avant 20 ans de partir à la retraite dès 60 ans, à condition de justifier de 40 annuités de cotisation. Pour les autres salariés, le parti demande le retour à 62 ans, comme le PS.
Le second levier concerne les revenus du travail. Pour comprendre ce que prévoit le Rassemblement National pour les salaires nets, il faut s'intéresser à un mécanisme d'incitation destiné aux entreprises. Celles-ci pourraient bénéficier d'une exonération de cotisations patronales pour toute augmentation de salaire allant jusqu'à 10 %. Cette mesure serait toutefois plafonnée aux salaires inférieurs à trois fois le SMIC. L'objectif est double : encourager une hausse du salaire net sans peser sur la trésorerie des PME.
Comment ces mesures seraient-elles financées ?
La question du financement d'un tel programme est centrale. Pour compenser en partie ces dépenses, le RN prévoit une réforme de l'imposition sur le patrimoine. La mesure phare est le remplacement de l'IFI par un Impôt sur la Fortune Financière (IFF). Le principe est de ne plus taxer la résidence principale ou l'immobilier locatif, mais de cibler uniquement les actifs financiers comme les actions ou les obligations.
Cet état des lieux financier permettrait d'ajuster le calendrier des réformes. Le financement reposerait aussi sur des économies structurelles, notamment une baisse des dépenses publiques et une lutte renforcée contre la fraude sociale. Ces mesures seraient inscrites dans le premier Projet de loi de finances, voté fin 2027 pour une application dès 2028.
Pour s'assurer de la viabilité de son projet, le parti a également annoncé qu'un audit des comptes de la Nation serait lancé "dès son arrivée au pouvoir". L'arrivée au pouvoir du RN et donc de Jordan Bardella ? Rien n'est moins sûr : ses membres continuent de clamer haut et fort, même après le sondage choc d'Odoxa, que Marine Le Pen, si elle n'est pas empêchée par la justice, sera leur candidate "naturelle" pour la présidentielle. Une guerre interne couve-t-elle pour savoir qui sera tête de liste ?