Budget 2026 : ces pistes envisagées par le gouvernement pour faire des économies
Un plan qui va demander “un effort à tous les Français”. Ce mardi 15 juillet 2025, le Premier ministre François Bayrou a dévoilé les grandes orientations du projet de loi de finances pour 2026. Objectif : retrouver une trajectoire budgétaire plus soutenable, avec 40 milliards d’euros d’économies attendus pour faire repasser le déficit sous les 5 % du PIB.
Une tâche ardue, alors qu’Emmanuel Macron souhaite également renforcer l'effort budgétaire pour la défense, avec 3,5 milliards d’euros supplémentaires prévus en 2026, puis encore 3 milliards en 2027. Une ambition qui portera le budget de la Défense à près de 64 milliards d’euros d’ici deux ans, soit quasiment le double par rapport à 2017.
Renforcer l’effort budgétaire pour la défense
“Nul ne peut demeurer immobile. Nous avons une avance, mais demain, au même rythme, nous serions dépassés”, a prévenu le chef de l’État, qui appelle les parlementaires à voter le futur budget sans le bloquer par une motion de censure, sous peine de retarder les financements pour les armées.
Mais la réalité est plus brutale : pour dégager les 43,5 milliards nécessaires au total, plusieurs pistes douloureuses sont sur la table. Gel des prestations sociales, désindexation des pensions de retraite, suppression de postes dans la fonction publique… si les ministères de la Défense et de la Justice devraient être épargnés, les autres devront se serrer la ceinture.
Plusieurs pistes évoquées ces derniers jours semblent notamment concerner les retraités les plus aisés, qui pourraient être mis à contribution via le gel de leurs pensions. Le budget 2026 s’annonce donc comme un test pour l’exécutif. Voici les mesures envisagées par le gouvernement pour trouver ces milliards d'économies.
Activer une année blanche
Mettre en place une”année blanche” permettrait de reconduire à l’identique certaines dépenses publiques entre 2025 et 2026, sans les augmenter. Selon la commission des Finances du Sénat, le gel des dépenses de l'État sur ses principales missions budgétaires sur cette période pourrait générer une économie de 10 milliards d’euros.
Supprimer un jour férié
Une autre piste serait la suppression d’un ou plusieurs jours fériés. En 2004, la suppression du lundi de Pentecôte en tant que jour férié avait permis de générer 3,5 milliards d’euros pour les finances publiques, selon les estimations pour 2024. Toutefois, cette mesure reste très contestée par les organisations syndicales.
Désindexer les pensions de retraite de l’inflation
La possibilité de désindexer les pensions de retraite de l’inflation refait surface. Une telle mesure permettrait d’économiser 3,7 milliards d’euros, d’après l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE). En contrepartie, près de 10 millions de foyers, dont la personne de référence est retraitée, subiraient une baisse de leur revenu disponible de plusieurs centaines d’euros.
Réduire les dépenses de protection sociale
Ces derniers mois, plusieurs options ont été envisagées pour résorber le déficit croissant de la protection sociale, qu’il s’agisse de la Sécurité sociale, de l’assurance chômage ou des retraites complémentaires. L’Assurance maladie, en particulier, fait face à une situation préoccupante, avec un déficit estimé à 16 milliards d’euros en 2025.
Geler le barème de l’impôt sur le revenu
Cette mesure consisterait à suspendre la revalorisation annuelle des seuils des tranches d’imposition, habituellement ajustés pour compenser l’inflation. En début d’année 2025, cette réévaluation avait permis à 600 000 contribuables d’échapper à l’impôt. En gelant ces seuils, l’État pourrait donc augmenter ses recettes fiscales sans modifier les taux d’imposition.
Réformer les agences et opérateurs publics
Selon le Sénat, rationaliser le fonctionnement de l’ensemble des opérateurs et agences publics (soit 434 opérateurs, 317 organismes consultatifs et plus de 1 150 organismes nationaux) pourrait permettre une économie estimée à 540 millions d’euros sur plusieurs années. Cela inclut des structures telles que l’Ademe, l’Agence Bio ou encore l’Agence nationale du sport.
Limiter les dépenses de la fonction publique
Les mesures dites “catégorielles”, ciblant certaines catégories de fonctionnaires, ont à elles seules entraîné une hausse de 3,7 milliards d’euros de la masse salariale en 2024. Pour freiner cette dynamique, le gouvernement pourrait également s’appuyer sur une réduction des effectifs.