Nicolas-Jacques Charrier : le destin discret du fils de Brigitte Bardot, "l'objet de son malheur"

La question est sur toutes les lèvres alors que le monde du cinéma pleure sa plus grande icône : que devient l'enfant de la légende ? Si Brigitte Bardot a passé sa vie sous les feux de la rampe, son fils unique, Nicolas-Jacques Charrier, a fait le choix diamétralement opposé de l'ombre et de l'anonymat. Loin des paillettes de Saint-Tropez, c'est une histoire de blessures profondes et de résilience silencieuse qui se dessine derrière le mythe B.B.

Il faut remonter aux origines de ce lien distendu pour comprendre la trajectoire singulière de cet homme. Né le 11 janvier 1960, Nicolas est le fruit de l'union entre la star et l'acteur Jacques Charrier. Mais dès le départ, le conte de fées médiatique cache un drame intime.

Une naissance sous les projecteurs : le début du "cauchemar" ?

L'arrivée au monde de Nicolas se fait dans un climat d'hystérie collective. La chambre d'accouchement est installée à domicile, assiégée par des photographes prêts à tout, certains se déguisant même en médecins pour voler un cliché. Pour Brigitte Bardot, dépourvue d'instinct maternel assumé, cette grossesse n'est pas un heureux événement mais une épreuve terrifiante. C'est dans son autobiographie Initiales B.B., parue en 1996, que la star prononce les mots qui scelleront la distance avec son enfant.

Elle y décrit le fœtus comme une "tumeur" qui se nourrissait d'elle, attendant le moment d'être "débarrassée". C'est dans ces pages qu'apparaît la terrible citation de Brigitte Bardot, "l'objet de mon malheur", décrivant un fils qu'elle sentait devoir assumer comme une punition à vie. Des mots d'une violence inouïe qui ont durablement marqué la relation compliquée entre Brigitte Bardot et son fils unique.

Comment Jacques Charrier a-t-il protégé son fils ?

Face à ce rejet maternel et à la pression médiatique, le père de l'enfant prend une décision radicale. Lors du divorce acté en 1963, Jacques Charrier a obtenu la garde de Nicolas Charrier, un fait rarissime pour l'époque qui témoigne de la volonté de l'acteur de préserver son fils. Loin de la folie tropézienne, Nicolas grandit dans le calme du Tarn, protégé par un père qui s'érige en rempart contre la curiosité publique.

Le fossé se creuse définitivement lors de la publication des mémoires de l'actrice. Blessé par les révélations crues sur sa naissance et son enfance, Nicolas Charrier a attaqué sa mère en justice pour atteinte à l'intimité de la vie privée. En 1997, le tribunal condamne Brigitte Bardot à verser 250 000 francs de dommages et intérêts, ainsi que son éditeur. Jacques Charrier riposte également avec son propre livre, Ma réponse à Brigitte Bardot, dénonçant une véritable "mise à mort publique".

Une vie reconstruite dans le Grand Nord

Pour échapper définitivement à ce lourd héritage, Nicolas s'exile. Depuis plusieurs décennies, Nicolas-Jacques Charrier vit en Norvège avec sa famille, pays dont est originaire son épouse, le mannequin Anne-Line Bjerkan, qu'il a épousée en 1984. Ensemble, ils ont eu deux filles, Anna et Théa, faisant de Brigitte Bardot une arrière-grand-mère d'enfants qui ne parlent pas français.

Malgré les orages, le temps a fini par apaiser les tensions. Ces dernières années, la star confiait que les liens s'étaient renoués, évoquant des visites annuelles de son fils à La Madrague. Elle avait même promis, dans une ultime preuve d'amour et de respect, de ne plus jamais parler de lui dans la presse.