Paul El Kharrat (Les 12 coups de midi) : "citation auteur"© Aura Constantin
INTERVIEW. L'ancien maître des 12 coups de midi dévoile ce mercredi 12 octobre "Bienvenue dans mon monde", paru aux éditions HarperCollins. Un nouvel ouvrage dans lequel l'écrivain atteint du syndrome d'Asperger se livre sans filtre sur son quotidien avec ses joies et ses peines.

Un champion des jeux télévisés de retour en librairies. Paul El Kharrat, révélé dans Les 12 coups de midi en 2019, publie ce mercredi 12 octobre Bienvenue dans mon monde, en collaboration avec Delphine Saubaber aux Éditions HarperCollins. Deux ans après l’autobiographie Ma 153ème Victoire, suivi de Crimes et mystères deParis où il revenait sur les affaires sordides dans la capitale, ce féru d’histoire a repris sa plume pour inviter ses lecteurs à découvrir une autre facette de sa personnalité.

Si les téléspectateurs se sont pris d’affection pour WikiPaul (le surnom donné par ses fans devant son incroyable culture générale), le Grenoblois met à profit cette exposition médiatique pour dévoiler le vrai Paul, "autiste Asperger", comme le mentionne le sous-titre de son troisième livre. La motivation de cette nouvelle parution ? "Rétablir un semblant de vérité", assure le jeune homme de 23 ans pour Planet.

"Derrière ce sourire de façade se cache un individu qui souffre énormément chaque jour"

Aux yeux des fans du programme de Jean-Luc Reichmann, Paul El Kharrat est considéré comme "quelqu’un d’adorable, d’admirable et gentil", selon ses dires. Face à tant d’apriori à son égard, l’ancien candidat a souhaité révéler une part plus inattendue de sa personnalité. "Je voulais aussi montrer le revers extrêmement éreintant, sombre et dépressif de ma personnalité en rédigeant ce livre. Derrière ce sourire de façade se cache un individu qui souffre énormément chaque jour".

De sa jeunesse en Métropole, à la Réunion et en Martinique, Paul se révèle être un enfant turbulent, réfléchi et hypersensible. Un garçon en proie au doute devant des parents impuissants. Jusqu’au jour où l’on met un mot sur sa différence. "Le jour J arrive. Celui où l’on doit me signifier si je suis autiste, porteur du syndrome d’Asperger, ou pas. Ce 22 juin 2015 dont je me souviendrai toute ma vie. J’ai seize ans", relate l’écrivain dans son autobiographie.

Voir cette publication sur Instagram

"Mon envie d’écrire est un désir personnel"

De sa scolarité jusqu’au lycée, en incluant les interactions humaines, amicales et amoureuses, Paul El Kharrat se livre sans tabou sur l’autisme, avec ses joies et ses peines. "Mon envie d’écrire est un désir personnel. De montrer aux gens mon autre personnalité assez peu visible, car j’ai une force mentale qui me permet de la dissimuler quand je suis en public, pour éviter de me dénigrer face aux gens", nous explique-t-il en ajoutant. "Je me bats chaque jour contre mes penchants assez sombres pour éviter de les dévoiler".

Avec une certaine maturité, Paul El Kharrat évoque aussi ses idées noires. "Ça s’est accentué au contact des gens depuis ma médiatisation. Être sous les feux de la rampe, comme dirait Chaplin, c’est assez éreintant et compliqué", déclare avec sincérité l’ex-champion. Alors qu’il pensait juste faire un passage éclair dans Les 12 coups de midi, c’est durant près de six mois qu’il sera sous le feu des projecteurs. Une exposition dont le jeune prodige reste toutefois reconnaissant.

"J’ai envie de toucher le plus grand nombre"

"Tout cela m’a permis par la suite d’écrire des ouvrages, d’en faire la promotion puis d’être repéré par d’autres animateurs et faire des émissions comme Les Grosses têtes que je fais avec grand plaisir", avoue le sociétaire de la bande à Laurent Ruquier. En invitant ses lecteurs dans son monde, Paul El Kharrat espère toucher un large public à travers son message. "J’ai envie de toucher le plus grand nombre, pour leur faire comprendre mon parcours personnel".

Non sans une touche d’humour propre au jeune écrivain Asperger. "Ils ne comprendront pas tout intégralement. C’est chose impossible, même mes parents ne comprennent pas tout (rires). Mais, ne serait-ce que saisir un tiers du discours, ce serait une chose exceptionnelle".

© Aura Constantin / Éditions HarperCollins