Malgré le recul du gouvernement, la taxe foncière va bien augmenter
Cette semaine, de la bouche de Sébastien Lecornu même, on apprenait que le gouvernement reculait sur sa décision d'augmenter la taxe foncière en 2026 pour 7,4 millions de ménages, en fonction de la présence éventuelle de nouveaux "éléments de confort" dans les logements. Qu'ils aient été oubliés par le fisc ou non déclarés par les propriétaires. Cela devait faire grimper la note pour ces derniers de 63 euros en moyenne, pour un gain de 466 millions d'euros à destination des collectivités locales.
Le Premier ministre jugeait de plus les valeurs locatives "obsolètes", car inchangées depuis 1970 pour de nombreux biens, et souhaitait ainsi corriger des "inégalités". La réforme sera réétudiée et remaniée plus tard : "J’ai demandé aux ministres concernés de dilater ce calendrier pour nous emmener jusqu’au mois de mai ou juin, pour permettre cette approche départementale" voire "commune par commune" a déclaré Sébastien Lecornu. Car elle avait provoqué un véritable tollé : dans son propre camp, dans l'opposition, jusqu'aux syndicats de propriétaires. Mais la taxe va pourtant bel et bien grimper l'année prochaine, et pour tout le monde cette fois !
Pourquoi la taxe foncière va bien augmenter ?
La raison de cette augmentation généralisée est très simple : chaque année, comme le précise la loi de finances, les bases locatives qui entrent dans le calcul de la taxe sont indexées sur l'inflation. Celle-ci est mesurée par rapport à l'indice des prix à la consommation Harmonisé (IPCH) du mois de novembre de l'année précédente, soit 2024 en l'occurrence.
Une augmentation modérée mais...
Et l'Insee, qui s'en charge, vient de publier son estimation : sur un an, l'IPCH a grimpé de 0,8 %. Pour les 32 millions de propriétaires que compte notre pays, la taxe foncière augmentera donc automatiquement du même pourcentage. D'après Le Parisien, ces 0,8 % la feront passer de 1 090 euros en moyenne en 2025, à 1 100 euros en 2026 pour une maison, de 865 euros à 872 euros pour un appartement.
Attention aux surprises sur l'avis d'imposition 2026
Un chiffre bien plus modéré que les hausses record de + 7,1 % en 2023 et + 3,9 % en 2024 ? Pas forcément... En effet, la vigilance reste de mise, car un second facteur entre en jeu : les taux votés par les collectivités locales (communes et intercommunalités) au printemps. Leurs décisions peuvent accentuer la hausse. Pour rappel, entre 2024 et 2025, si 86,3 % des communes ont maintenu leur taux, près de 12,6 % l'ont tout de même augmenté, selon la DGFiP.
Mais, toujours selon nos confrères : "Les élections municipales, prévues en mars, devraient toutefois pousser les maires qui se représentent à avoir la main légère." Ils précisent également que "À plusieurs reprises, des députés ont tenté ces dernières années de déposer des amendements pour plafonner les hausses à 3,5 % maximum, sur le modèle appliqué à l’évolution des loyers. Sans qu’aucun jusqu’à maintenant ne soit traduit dans la loi." Et cela de devrait pas changer vu la situation économique des collectivités locales partout en France.