Épargne : les Français vident leur Livret A au profit de l'assurance-vie

Publié par Matthieu Chauvin
le 24/12/2025
Assurance-vie
Istock
Après une très forte décollecte en novembre 2025 et une nouvelle baisse du taux du Livret A annoncée en février 2026 , les épargnants transfèrent massivement leurs capitaux vers l'assurance-vie qui atteint des sommets historiques.
 

C’est un chassé-croisé financier qui dessine peut-être un nouveau paysage de l’épargne pour 2026. Les chiffres sont tombés et confirment la tendance amorcée à la rentrée : les Français boudent de plus en plus leur livret réglementé favori au profit de placements plus rémunérateurs sur le long terme. 

Un arbitrage massif en faveur de l'assurance-vie

Les données publiées par la Caisse des Dépôts (CDC) sont sans appel, révèle l'AFP. Après un mois d'octobre déjà difficile, la décollecte du Livret A en novembre 2025 s'est intensifiée. Au total, le Livret A et le Livret de Développement Durable et Solidaire (LDDS) ont enregistré une sortie nette de capitaux de -0,96 milliard d'euros sur le seul mois de novembre. Ce désamour s'explique principalement par la décision gouvernementale d'abaisser la rémunération de ces supports sécurisés.

À l'inverse, l'assurance-vie affiche une santé de fer. Selon France Assureurs, ce placement a enregistré une collecte nette positive de +5,1 milliards d'euros en octobre, portant l'encours record de l'assurance-vie à 2 100 milliards d'euros. Paul Esmein, Directeur général de France Assureurs, a souligné la dynamique exceptionnelle du secteur avec des cotisations atteignant "17,1 milliards d'euros" sur un mois, preuve que les ménages cherchent désormais à faire travailler leur argent différemment.

La quête de rendement prime sur la liquidité

La baisse du taux directeur est le déclencheur de cette migration. Depuis le 1er août, le taux du Livret A à 1,7 % a pour conséquence sur l'épargne une perte d'attractivité immédiate face à une inflation certes maîtrisée, mais toujours présente. Si l'argent reste disponible à tout moment sur le Livret A, son rendement réel peine désormais à convaincre les épargnants disposant d'un capital excédentaire, d'autant qu'il devrait à nouveau baisser à 1,5 ou 1,4 % en février prochain.

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Face à cela, l'assurance-vie séduit par sa polyvalence. Les épargnants ne s'y trompent pas : ils plébiscitent non seulement les fonds en euros, dont les taux sont souvent boostés par les assureurs pour attirer le chaland, mais aussi les Unités de Compte (UC). Ces dernières représentent environ 40 % des cotisations versées en septembre 2025. C'est le signe que les Français acceptent une part de risque mesurée pour espérer qu'une assurance-vie offre un meilleur rendement que le Livret A en 2026.

Une stratégie de diversification indispensable

Pour les particuliers, la question n'est pas de fermer leur Livret A, mais d'optimiser les flux. Que faire de mon épargne après la baisse du Livret A ? La réponse tient en deux mots : diversification et éligibilité. Avant de tout miser sur les marchés, il est impératif de vérifier si vous remplissez les conditions d'éligibilité au Livret d'épargne populaire à 2,7 %. Ce livret, réservé aux revenus modestes, reste le placement sans risque le plus rentable du marché et a d'ailleurs collecté 210 millions d'euros supplémentaires en novembre.

Si le LEP est plein ou inaccessible, l'assurance-Vie devient le réceptacle naturel de votre épargne de précaution excédentaire. Elle permet de bénéficier d'une fiscalité allégée au-delà de huit ans de détention tout en diversifiant vos avoirs sur des supports immobiliers ou boursiers, inaccessibles via l'épargne réglementée classique.

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