Auto-entrepreneur : combien vous gagnez réellement après une facture encaissée ?
La principale nouveauté de l'année concerne l'augmentation des cotisations pour les professions libérales (BNC) non rattachées à la Cipav. À partir du 1er janvier 2025, leur taux de prélèvement passera à 24,6 %. Cette hausse, qui s'inscrit dans une trajectoire progressive, devrait se poursuivre pour atteindre 26,1 % en 2026. Cette augmentation des cotisations pour les professions libérales en 2025 impose donc d'anticiper une hausse des charges sur le chiffre d'affaires encaissé.
Les autres taux restent, quant à eux, inchangés. Le taux pour une micro-entreprise de vente de marchandises en 2025 est fixé à 12,3 %. Pour les prestations de services commerciales et artisanales (BIC), le taux est de 21,2 %, tandis que les professions libérales réglementées affiliées à la Cipav cotisent à hauteur de 23,2 %. Il est important de noter que les taux de cotisations sociales pour un micro-entrepreneur en 2025 s'appliquent uniquement sur le chiffre d'affaires réellement encaissé, déclaré mensuellement ou trimestriellement à l'Urssaf.
Le seuil du compte bancaire dédié reste inchangé
"La première étape, c'est d'avoir une vision claire de vos revenus", expliquait Théau de Maupeou, ancien responsable du contenu chez Shine, le compte pro des entreprises et des indépendants. "Et pour cela, le mieux c'est encore d'avoir deux comptes bancaires. Un pour vos finances personnelles, et un pour votre micro-entreprise. "D'après la loi, l'ouverture d'un compte en banque dédié à votre micro-entreprise n'est obligatoire que si votre chiffre d'affaires dépasse 10 000 euros pendant deux années civiles consécutives", rappelle Théau de Maupeou. "Toutefois, il est recommandé pour tous les indépendants d'ouvrir un compte pour leur entreprise", indique l'expert.
L'obligation d'ouvrir un compte bancaire distinct de son compte personnel n'est pas nouvelle et reste en vigueur. La règle concernant le seuil de 10 000 euros pour un compte dédié auto-entrepreneur, issue de la loi PACTE de 2019, est maintenue. Vous êtes tenu d'ouvrir ce compte si votre chiffre d'affaires annuel dépasse 10 000 euros durant deux années civiles consécutives.
Cette obligation de compte bancaire pour une micro-entreprise en 2025 ne signifie pas pour autant que vous devez souscrire à une offre "professionnelle", souvent plus coûteuse. Un simple compte courant, dont l'usage est exclusivement réservé à votre activité, est suffisant pour répondre à l'exigence légale. L'objectif est d'assurer une meilleure traçabilité de vos transactions en cas de contrôle fiscal, en séparant clairement les flux financiers personnels et professionnels.
CFE : des exonérations pour alléger les charges
La Cotisation foncière des entreprises (CFE) est un impôt local auquel sont soumis les micro-entrepreneurs, mais des dispositifs d'exonération existent. La première année, vous bénéficiez d'une dispense totale de paiement. Pour en profiter, il est toutefois impératif de remplir la déclaration initiale 1447-C-SD et de la déposer avant le 31 décembre de l'année de votre création.
Une autre exonération de CFE, particulièrement intéressante pour les micro-entrepreneurs avec un faible revenu, s'applique si votre chiffre d'affaires de l'avant-dernière année (N-2) est inférieur ou égal à 5 000 euros. Cette exonération est automatique et ne nécessite aucune démarche de votre part. Enfin, l'année suivant votre création, qui correspond à votre première année d'imposition à la CFE, votre base d'imposition bénéficie d'une réduction de 50 %, allégeant ainsi la charge pour les nouvelles activités.