Procès Jubillar : les témoignages divergents des ex-compagnes de Cédric sèment le trouble
Au douzième jour de procès de Cédric Jubillar, jugé pour le meurtre de son épouse Delphine, deux anciennes compagnes de l’accusé ont témoigné à la barre, devant la cour d’assises du Tarn.
"Il était content quand il a appris qu’il pourrait toucher 7 000 € d’une assurance-vie de Delphine"
"Je n’ai pas grand-chose à dire, à part que je ne regrette pas du tout ma relation avec Cédric", commence Séverine L., 48 ans, devant la cour d’assises d’Albi le 9 octobre 2025, rapporte France 3 Occitanie.
Cette quarantenaire a entretenu une relation de deux mois avec l’accusé au printemps 2021, soit quelques mois après la disparition de Delphine Jubillar. "Je l’ai contacté après une battue. J’étais curieuse, je me suis dit pourquoi pas me mettre en relation avec lui pour essayer d’en savoir un peu plus" explique-t-elle.
Séverine est revenue sur certains épisodes de leur relation, en décrivant un homme "pas méchant". Pourtant, elle évoque des réactions étranges de sa part lorsqu’il apprend l'existence d'une assurance-vie au nom de Delphine. "Ce qui m’a mis le doute aussi à un moment c’est qu’il était content quand il a appris qu’il pourrait toucher 7 000 € d’une assurance-vie de Delphine. Il avait l’air de plus penser à l’argent qu’à sa femme", indique-t-elle.
"Je ne pense pas qu’il ait fait du mal à Delphine"
Interrogée sur la culpabilité de l’accusé, Séverine affirme croire en son innocence. "Je ne pense pas que c’est lui", tout en reconnaissant que Cédric lui aurait parlé, sur le ton de la plaisanterie, d’un lieu où pourrait se trouver le corps de Delphine. "Comme j’avais le doute à cause de son comportement, un jour je lui ai dit : vas-y, dis-nous où tu l’as cachée, qu’on arrête de la chercher. Il m’a dit : à la ferme qui a brûlé. Mais sur le ton de la rigolade, je n’ai pas cru que c’était vrai", justifie Séverine.
Bien que ses déclarations semblent décousues, la quarantenaire continue de défendre Cédric. "Des fois j’ai eu des doutes parce qu’il ne cherchait pas trop sa femme non plus. Mais je n’accuse pas les gens sans preuve, aujourd’hui, je ne pense pas qu’il ait fait du mal à Delphine".
"Je l’ai étranglée, pas avec les mains, avec une clé de coude"
Dans l’après-midi, c'est au tour de Jennifer C., 31 ans, de livrer sa version des faits, depuis le commissariat d’Auch. La trentenaire affirme que Cédric Jubillar lui aurait avoué avoir étranglé Delphine lors de visites au parloir. "Je lui ai demandé : c’est toi ? Il m’a dit oui. Je lui ai demandé : qu’est-ce que tu as fait ? Il m’a répondu : je l’ai étranglée, pas avec les mains, avec une clé de coude", a-t-elle raconté en visioconférence, rapporte France 3 Occitanie.
Cédric Jubillar lui aurait également confié : "Si jamais tu me trompes, tu finiras à côté de Delphine". Des propos qui ont glacé la salle. Face à ces accusations, l’accusé nie en bloc. "Je n’ai jamais reconnu l’avoir tuée. Elle invente complètement. Je suis le coupable idéal, condamné avant même le procès", a-t-il déclaré.
La cour d’assises du Tarn devra désormais départager ces déclarations qui, plus que jamais, entretiennent le trouble autour de la mort de Delphine Jubillar.