Mort d'Emile : pourquoi la famille refuse de retourner au Haut-Vernet ?
Le 8 juillet 2023, il y a deux ans jour pour jour, le petit Émile Soleil se volatilisait dans le hameau du Haut-Vernet, dans les Alpes-de-Haute-Provence. Le petit garçon de deux ans et demi a disparu des radars alors qu’il passait les vacances chez ses grands-parents. Neuf mois plus tard, en mars 2024, une randonneuse découvre son crâne à proximité du village. L’enquête, toujours ouverte, peine à éclaircir les circonstances de cette mort mystérieuse.
Les parents d'Emile prennent la parole
Dans une lettre transmise à la presse ce mardi 8 juillet 2025, les parents d’Émile ont brisé le silence dans un communiqué transmis à la presse. Ils y rendent hommage à leur enfant tout en réaffirmant leur détermination à faire éclater la vérité et gardent l’espoir de "connaître la vérité" sur ce qui lui est arrivé.
La piste intrafamiliale définitivement fermée
La piste intrafamiliale a longtemps été explorée, au point de fragiliser profondément les proches du petit garçon. Pourtant, selon Me Isabelle Colombani, avocate du grand-père d’Émile, cette piste n’est plus d’actualité. "En ce qui me concerne, elle est fermée", affirme-t-elle sur le plateau de BFMTV. Elle estime que les enquêteurs travaillent désormais sur d’autres hypothèses, rappelant que si des éléments à charge avaient été découverts, son client, Philippe Vedovini, ne serait pas libre aujourd’hui.
"Tant qu’ils n’auront pas la réponse, c’est difficile de retourner là-haut"
Me Isabelle Colombani a également confirmé qu’aucun membre de la famille ne s’est rendu au Haut-Vernet depuis les gardes à vue de mars dernier, qui avaient visé quatre proches du garçon. Une décision lourde de sens : "Tant qu’ils n’auront pas la réponse, c’est difficile de retourner là-haut", a-t-elle expliqué, soulignant l’impossibilité pour la famille de faire son deuil tant que les zones d’ombre persistent.
Parmi les éléments troublants relevés par l’avocate, le crâne d’Émile aurait été déposé récemment sur le chemin où il a été retrouvé, ce qui exclurait, selon elle, l’implication de la famille, dont aucun membre ne s’est rendu sur place entre la reconstitution judiciaire et la découverte. De plus, deux ADN dégradés ont été identifiés sur les vêtements de l’enfant. "J’espère qu’on pourra retrouver à qui ils appartiennent", indique-t-elle.
Des gardes à vue "violentes"
Les gardes à vue, qualifiées de "violentes", ont marqué un tournant dans l’enquête. Me Colombani évoque des interrogatoires "plus à charge qu’à décharge", visant selon elle à provoquer des aveux. Elle assure que son client, le grand-père d'Emile, a pleinement coopéré, répondant à toutes les questions sans faire usage de son droit au silence.
Aujourd’hui, les enfants des grands-parents sont tous suivis psychologiquement. La famille tente de se reconstruire. Installés à La Bouilladisse, dans les Bouches-du-Rhône, Marie et Colomban élèvent leur fille Alaïs, trois ans, et leur fils Vincent, né en octobre 2024.
"Nous continuerons à penser à Émile", écrivent ses parents. Mais tant que les zones d’ombre persistent, le deuil reste impossible.