Disparition d'Émile : pourquoi les enquêteurs ont volontairement épargné sa grand-mère de questions
Le 8 juillet 2023, la France entrait dans l’une des affaires les plus énigmatiques de ces dernières années : la disparition du petit Émile, deux ans et demi. Ce jour-là, à 18h12, Anne Vedovini, la grand-mère maternelle d’Émile, appelle les gendarmes : le petit garçon a disparu du jardin de la maison familiale, dans le hameau isolé du Haut-Vernet, dans les Alpes-de-Haute-Provence. L’alerte est immédiate. Les gendarmes se déplacent sans tarder, déclenchant l’une des plus grandes opérations de recherche jamais menées dans la région.
Dans le podcast documentaire consacré à cette affaire et produit par La Provence, un policier revient sur ces instants cruciaux. Selon lui, ses collègues présents ont fait un choix stratégique : poser le minimum de questions à la grand-mère paniquée, pour ne pas interrompre un flot d’informations spontanées qui pourraient être cruciales pour orienter les recherches.
Ne pas entraver la transmission d’informations cruciales
Dans les affaires de disparition, les premières heures, voire les premières minutes, sont déterminantes. “Lorsque vous recevez un appel de cette nature, c’est qui, où, quoi, quand, comment. Il ne faut surtout pas charger la personne qui est déjà sous le coup de l’émotion en lui demandant une somme de détails incroyables” explique le général David Galtier, ancien sous-directeur de la police judiciaire de la gendarmerie. “La base des questions : l’identité de la personne et surtout le lieu, très simple”, poursuit-il.
Un casse-tête qui ne semble pas prêt d’être résolu
Neuf mois après cet appel, le 30 mars 2024, l’affaire prend un tournant tragique : une randonneuse découvre des restes humains, confirmés comme étant ceux du petit Émile, à quelques kilomètres de son lieu de disparition. Les analyses révèlent un traumatisme facial important, des déplacements du corps, et même la présence d’un ADN étranger sur le crâne de l’enfant. Les enquêteurs privilégient désormais l’intervention d’un tiers.
En mars 2025, les grands-parents d’Émile, dont Anne Vedovini, sont placés en garde à vue, tout comme deux de leurs enfants. Aucune charge n’a été retenue à ce jour, mais le mystère reste entier. Pourquoi le corps a-t-il été déplacé ? Qui aurait pu vouloir faire du mal à un enfant de deux ans ? Ces questions demeurent pour l’heure sans réponse.
Un réconfort dans cette période difficile
Depuis, Marie et Colomban, les parents d’Émile, ont accueilli un nouvel enfant prénommé Vincent en octobre 2024. Une naissance vécue comme une lumière dans cette période difficile, alors que leur fille aînée, Alaïs, approche de ses trois ans.
L’inhumation d’Émile a eu lieu en février 2025, à La Bouilladisse, après que la municipalité de Saint-Maximin ait refusé l’octroi d’une concession funéraire. L'enquête, elle, suit son cours.