Delphine Jubillar : son téléphone rallumé, une théorie inattendue refait surface

Delphine Jubillar, infirmière et mère de deux enfants, a disparu dans la nuit du 15 au 16 décembre 2020 à Cagnac-les-Mines, dans le Tarn. Son corps n’a jamais été retrouvé, malgré des recherches colossales. Son mari, Cédric Jubillar, 38 ans, peintre-plaquiste de profession, sera jugé pour meurtre à partir du 22 septembre à Albi.

Depuis quatre ans, les enquêteurs épluchent le moindre indice pour tenter de comprendre ce qui a pu se passer le soir du drame. Pour l’accusation, il s’agit d’un "faisceau d’indices" : incohérences dans les déclarations, lunettes brisées, tensions dans le couple et usage suspect du téléphone portable. Mais aucune preuve matérielle irréfutable n’a été retrouvée. La défense, représentée par Me Emmanuelle Franck et Me Alexandre Martin, dénonce un "dossier vide" et "un désastre judiciaire", rappelant qu’il n’y a "ni cadavre, ni arme, ni scène de crime", rapporte La Dépêche.

Le mystère du téléphone de Delphine

À quelques semaines du procès, un nouvel élément vient relancer les spéculations. Selon La Dépêche, le téléphone de Delphine, considéré comme éteint depuis la nuit de sa disparition, aurait été rallumé. Ce détail intrigue les enquêteurs : s’agit-il d’une manipulation humaine, d’un bug technique ou d’une conséquence des expertises ?

Ce mystère s’accompagne d’une explication pour le moins déconcertante de la part de Cédric Jubillar. Jennifer, son ex-compagne rencontrée après son incarcération, affirme qu’il lui aurait confié : "Le téléphone se situe en hauteur, vraisemblablement dans les bois, c’est une goutte d’eau qui a pu le rallumer." Une hypothèse jugée “hors-sol" par les enquêteurs et qui n’a pas conduit à de nouvelles fouilles.

Jennifer, témoin inattendue et révélations troublantes

Cette Gersoise de 31 ans n’a jamais connu Delphine. Pourtant, dès janvier 2021, elle contacte Cédric via les réseaux sociaux. "Cette histoire m’avait marqué et comme cela se passait pas très loin de chez moi, je voulais proposer mon aide", a-t-elle expliqué dans les colonnes de La Dépêche. Rapidement, leurs échanges deviennent intimes, jusqu’à ce qu’elle rompe une première fois, jugeant le plaquiste "instable".

Pourtant, la relation reprend quelques temps après. Jennifer lui rend visite en prison, lui apporte du linge, lui envoie de l’argent. Elle affirme avoir recueilli des "aveux", notamment sur le téléphone, mais aussi sur des projets d’avenir : Cédric aurait évoqué l’idée d’avoir un enfant avec elle, ce qu’il n’aurait jamais envisagé avec sa précédente compagne, Séverine. Des confidences qui ressemblent davantage à des scénarios bricolés qu’à des aveux clairs. D’ailleurs, l’accusé dément formellement : "Je n’ai jamais fait d’aveux", répète-t-il depuis la maison d’arrêt de Seysses.

À l’approche du procès, Jennifer se dit déterminée à témoigner. "Je veux contribuer à la recherche de la vérité", confie-t-elle. Reste à savoir si ses déclarations pèseront devant les jurés, dans un dossier où l’absence du corps de Delphine demeure la principale énigme.