Affaire Jubillar : pourquoi le procureur qui a "crucifié" Cédric est entendu aujourd’hui ?
Delphine Jubillar a disparu dans la nuit du 15 au 16 décembre 2020. Ce lundi 29 septembre 2025, un acteur clé des jours et mois qui ont suivi, l'ancien procureur de la République de Toulouse Dominique Alzeari, est auditionné par la cour d'assise du Tarn à la demande des avocats de l'accusé. Ils ont obtenu l'accord du tribunal pour l'interroger. Car leurs reproches à son encontre pèsent lourd sur l'avenir de leur client. Maîtres Alexandre Martin et Emmanuelle Franck ont déclaré attendre ce face à face "depuis longtemps", rappelle BFM TV.
Cédric Jubillar aurait été "crucifié" par l'ancien procureur
Me Martin a même affirmé que si la défense espérait tant cette audition de l'ex-procureur de Toulouse, c'est "parce que cet homme a crucifié Cédric Jubillar dès le 18 juin 2021." Soit la date à laquelle son client a été mis en examen. Dominique Alzeari, ce jour-là, avait en effet donné une longue conférence de presse, révélant certains éléments de l'enquête. Parmi eux, la "violente dispute" qui aurait eu lieu au domicile du couple, d'après les dires de leur fils ainé, un des principaux éléments du dossier. Mais les avocats de Cédric Jubillar dénoncent d'autres propos du magistrat lors de cette conférence de presse.
Un portrait de coupable idéal dépeint par Dominique Alzeari ?
Ce que les défenseurs de Cédric Jubillar reprochent principalement à Dominique Alzeari, c'est le début du portrait qu'il a fait de leur client devant la presse. Il décrit le mari de Delphine comme "brutal, grossier, agressif" et l'accuse face aux micros et aux caméras d'avoir menti lors des auditions. Allant jusqu'à déclarer que ces "mensonges" avaient été démontrés. Ce n'est pas du tout l'avis de maître Alexandre Martin.
Pour lui, l'ancien procureur de Toulouse "est venu expliquer qu'un certain nombre de choses étaient des vérités alors que ça s'est avéré être faux. Et c'est très préjudiciable à la défense, ça l'a été au départ, ça l'est encore aujourd'hui." Est-ce que son audition va redorer le blason de Cédric Jubillar, qui ne s'est pas montré à son avantage durant la première semaine du procès ?
La défense de Crédic Jubillar cherche-t-elle à faire diversion ?
Maître Martin estime que "L'image qui a été initiée de Cédric Jubillar" et contre laquelle "on s'est battu pendant quatre ans et demi, c'est à cause des propos de M. le procureur Alzeari. Et j'attends avec impatience ce qu'il va nous dire." Pour une source décrite comme "proche du dossier" par l'AFP, l'audition d'un ancien procureur est "rare" mais "pas une première."
"On est dans la stratégie de la défense de déstabilisation de l'enquête" affirme la même source, même si elle admet auprès de nos confrères que Dominique Alzeari, avait donné ce fameux 18 juin 2021 "une conférence de presse mal maîtrisée" au cours de laquelle il s'était montré "imprudent." Du côté des parties civiles, on parle de "spectacle", comme maître Laurent de Caunes, l'un des avocats des frères et soeurs de Delphine Jubillar.
Une bataille d'avocats qui démarre en deuxième semaine
Laurent de Caune déclarait déjà la semaine passée : "Toute la démarche de la défense est de faire de la dilution et de la diversion", alors que les avocats de Cédric Jubillar avaient assommé de questions mercredi le directeur d'enquête, le major de gendarmerie Bernard Lorvellec. Ces derniers étaient alors confiants, estimant avoir "démontré (...) toutes les lacunes de cette enquête". Quand le major Lorvellec persistait et signait : "Tous les éléments recueillis ramènent" vers Cédric Jubillar. Il reste deux semaines pour établir la vérité.