CDD de reconversion dès 2026 : comment ça fonctionne ?
Un dispositif pour tout changer sans tout perdre. C'est la promesse de ce nouvel outil issu de la loi du 24 octobre 2025, qui offre une souplesse inédite aux travailleurs désireux d'évoluer. Jusqu'ici, quitter un CDI pour une nouvelle aventure comportait une part de risque financier et professionnel importante.
Un cadre légal pour oser la mobilité
Fini le saut dans l'inconnu. À compter du lancement du CDD période de reconversion au 1er janvier 2026, la prise de risque est considérablement réduite pour les employés. Instauré par la loi transitions professionnelles 2025 sur la reconversion, texte également connu sous le nom de Loi Seniors, ce dispositif vise à fluidifier le marché du travail en levant les freins à la mobilité.
Comme le rapporte Capital, l'objectif est de permettre à un salarié de "tester" concrètement une autre voie professionnelle. Cette immersion peut se faire soit en interne, pour viser une promotion ou un changement de service, soit en externe, dans une toute autre entreprise, sans avoir à poser sa démission au préalable.
Une procédure encadrée par un accord tripartite
Ce dispositif ne s'improvise pas et répond à des critères précis. Pour en bénéficier, il faut respecter scrupuleusement les conditions d'un CDD reconversion pour salarié CDI définies par le législateur. Le texte impose notamment la signature d'un accord écrit tripartite entre le salarié, son employeur actuel et l'entreprise d'accueil.
La durée de ce contrat spécifique est fixée à au moins six mois et peut s'étendre jusqu'à douze mois, voire davantage selon les accords de branche. Point crucial soulevé par Culture RH, le poste occupé doit impérativement s'accompagner d'une formation certifiante ou d'une Validation des Acquis de l'Expérience (VAE). Il s'agit bien d'une montée en compétences qualifiante et non d'un simple remplacement.
Le filet de sécurité du retour au poste
C'est l'atout majeur de cette réforme pour ceux qui hésitent à franchir le pas : la suspension du contrat de travail pour reconversion. Concrètement, pendant toute la durée de votre expérience dans la nouvelle entreprise, votre CDI initial n'est pas rompu, mais simplement mis en pause.
"L’employeur dispose d’un délai de 2 mois pour répondre. Le silence gardé pendant 2 mois vaut refus. L’employeur peut refuser la demande pour des raisons objectives (contraintes organisationnelles, remplacement impossible, absence du salarié préjudiciable)", précise Kammi.
Cela implique une solide garantie de retour après le CDD de reconversion. Si l'expérience tourne court ou ne vous convient finalement pas, vous ne vous retrouvez pas au chômage : vous réintégrez automatiquement votre entreprise d'origine, sur votre poste ou un poste équivalent. C'est la solution idéale pour changer de métier sans démissionner immédiatement. À l'inverse, si l'essai est concluant, la rupture avec l'ancien employeur se formalise alors logiquement, souvent via le mécanisme de la rupture conventionnelle, vous permettant de signer définitivement votre nouveau contrat.