Linky : la liste des frais auxquels vous ne vous attendiez pasAFP
La pose du compteur Linky est presque terminée. Le dispositif d'Enedis, que bien des Français rejettent encore, s'accompagne hélas de frais dont vous n'aviez peut-être pas connaissance. La liste.
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Combien vous coûtera Linky, au bout du bout ? Le compteur communicant d’Enedis, qui remplace déjà - ou va remplacer - votre vieux compteur à aiguilles, n’est pas sans coût. Certains sont connus. D’autres le sont moins. D’aucuns en contestent d’ailleurs quelques-uns, comme c’est le cas de Marianne Laigneau, la présidente du directoire de la société responsable du réseau électrique, interrogée par BFM Business le vendredi 11 juin 2021. Elle rebondissait alors sur l’une des récentes polémiques frappant le petit boîtier vert anis et relative à ses frais de déploiement.

"Linky n'aura aucun impact sur leur facture, ils n'auront aucun euro supplémentaire à payer à cause de Linky", assure-t-elle à propos des usagers équipés d’un compteur communicant. Elle poursuit, reconnaissant tout de même que rien de tout cela n’est réellement gratuit : il y a forcément qui paie, à la clef. "Bien sûr, Linky, vous l'imaginez concevoir un compteur, l'industrialiser, le poser, ça a un coût qui est de 4 milliards d'euros pour Enedis étalés sur une vingtaine d'années", affirme-t-elle encore.

La vraie question, donc, est évidente : qui seront ceux qui paient pour le compteur ?

Compteur Linky : connaissiez-vous ces frais qui pèsent sur votre budget ?

Marianne Laigneaux assure que l’installation du compteur Linky ne coûtera rien aux contribuables. Et pour cause ! Cette dernière est intégralement absorbée par les gains engendrés par le dispositif, pour Enedis. L’entreprise devrait, en effet, économiser beaucoup grâce aux relevés à distance, à la baisse des fraudes, au meilleur pilotage du réseau.

Un constat heureux, qui aurait de quoi rassurer les consommateurs. S’il n’était pas démenti, entre autres, par la Cour des comptes. Le compteur Linky implique un certain nombre de coûts pour l’usager, dont certains sont bien connus aujourd’hui mais dont d’autres sont plus obscures. Planet se propose donc de profiter des projecteurs déjà braqués sur Linky pour s’attarder sur ceux-là. La liste.

Compteur Linky : pourquoi faut-il craindre une augmentation de la facture ?

Dernière polémique en date : les usagers devront rembourser le compteur. Le coût de ce dernier, rappelle La Dépêche, est estimé à 130 euros par appareil. C’est ce qui ressort, en tout cas, des calculs de la Cour des comptes, qui chiffre la facture totale à 5,7 milliards d’euros. Pour s’épargner ces lourdes charges, l’entreprise a mis en place un mécanisme de "différé tarifaire" pensé pour décaler le remboursement de son emprunt de quelques années… et le financer via la ponction de ses clients !

Cependant, c’est loin d’être le seul frais à prendre en compte, dès lors qu’un technicien a été dépêché à votre domicile pour l’installation d’un compteur. Il importe, en effet, de rappeler que le compteur Linky est pensé pour permettre une meilleure veille de sa consommation, ce qui offre aux usagers la possibilité de mieux l’adapter et donc - théoriquement - de payer moins cher. En pratique, cela s’accompagne aussi de certaines injonctions à passer à un niveau d’abonnement supérieur. Explications.

Nombreux sont les utilisateurs de Linky qui lisent Planet à nous en avoir fait écho : en cas de pic de consommation, le compteur disjoncte. Il affiche alors le message qui agace tant nos lecteurs : "PUISS. DÉPASSÉE". Si ce dernier est récurrent, il n’existe alors que deux solutions : cesser de vivre au - dessus de ses moyens - c’est-à-dire consommer moins - ou passer à l’abonnement supérieur. Donc payer davantage. Et c’est loin d’être tout !

Linky, le porte-étendard d’une mise en concurrence artificielle qui va vous coûter cher ?

La surfacturation - au moins quand elle est liée à une surconsommation - ne constitue que l’un des problèmes les plus évoqués du compteur Linky. Dans certains cas, des usagers ont relevé une explosion de leur consommation. Cette dernière peut-être due au fait que le précédent appareil était défaillant - ce qu’ignoraient alors les clients Enedis - et la régularisation coûte alors très cher. Il en va de même en cas de fraude avérée, rendue beaucoup plus complexe.

Ce n’est cependant pas tout. Il faut aussi rappeler, ainsi que l’a déjà écrit Planet, que la surfacturation en question n’est pas toujours de la faute des consommateurs : Enedis a été condamnée à ce propos pour comportements abusifs. Engie a également été condamné en janvier dernier pour "pratiques commerciales trompeuses" car une de ses offres promettant 30% de réduction des tarifs d’électricité le week-end n’informait pas suffisamment les clients.  Le fournisseur d’électricité "n’informait pas loyalement les consommateurs sur la réduction tarifaire associée à son offre et ses conditions", et "n’informait pas suffisamment que cette offre nécessitait le compteur Linky, qui était encore assez peu fréquent à l’époque".

En outre, il arrive également que le petit boîtier anis soit tout simplement défaillant…

Enfin, comme l’écrit l’économiste Alexandre Delaigue dans nos colonnes, le compteur Linky - et tout particulièrement le projet Hercule - participe d’une mise en concurrence artificielle du secteur de l’électricité… Laquelle ne peut que faire grimper les prix au global.

Au-delà des aspects financiers, les contradicteurs du compteur Linky nourrissent bien des griefs à leur encontre. Certains les accusent d'espionnage ou même d’exposer les clients à des champs électromagnétiques dangereux. Les témoignages de personnes électrosensibles souffrant le martyr depuis la pose du compteur Linky sont légions. Certains d’entre eux ont même pu obtenir gain de cause devant les juges et su faire retirer le dispositif d’Enedis. Jusqu’à présent, cependant, l’essentiel des études ont tendance à évoquer des risques minimes. Face à ces critiques virulentes, le président de la Commission de régulation de l'énergie, Jean-François Carenco, dénonce une opposition "mensongère" entre énergies renouvelables et nucléaire. "On aura besoin des deux", assure-t-il auprès des Échos