L'opération Linky est un "grand succès", pour la Commission de régulation de l'énergie. En pratique, pourtant, cette analyse demeure très discutable…
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Appréciez-vous le compteur Linky ? A en croire la Commission de régulation de l’énergie (CRE), il n’y a pas - ou peu - de raisons de douter de l’appareil. Celle-ci fait en effet de son installation - et, en pratique, de l’intégralité du projet - un "grand succès industriel", rapporte l’UFC-Que Choisir sur son site, non sans critiquer le propos de l’organisme, jugé peu pertinent. Force est de constater, ceci étant, qu’Enedis a su faire poser 35 millions d’appareils intelligents sur l’intégralité du sol français. Certains dispositifs n’ont pas encore pu être mis en service, du fait notamment de l’opposition robuste de multiples collectifs anti-Linky

Pour autant, insiste la Commission, la filiale d’EDF peut se targuer des points suivants : 

  • Elle a su respecter le calendrier de déploiement initialement prévu et ce en dépit même de la crise sanitaire
  • La performance technique du système de comptage évolué (mode de comptage mensuel plutôt que semestriel) est jugé "satisfaisante"
  • Enedis a su économiser sur les coûts d'investissements, ne dépensant "que" 4 milliards d’euros, soit 700 millions d’euros de moins que prévu initialement.

Le véritable bilan de Linky : pourquoi la CRE est-elle si élogieuse ?

En outre, l’installation du compteur Linky représente - pour la collectivité, au moins - une source de gains potentiels importante. "Le déploiement de Linky génère également des gains indirects pour les clients. En particulier, le développement de la télé-opération permet au client de ne pas être présent et réduit le coût des prestations", souligne ainsi la CRE, très positive.

Dès lors, face à l’affichage d’un tel bilan, quels peuvent-être les reproches formulés par l’UFC-Que Choisir ? Ils sont nombreux et jettent un autre éclairage sur la situation dépeinte par la Commission. Ce qu’il faut savoir.

Le véritable bilan de Linky : qu’en pense l’UFC-Que Choisir ?

De son côté, l’UFC-Que Choisir réfute l’expression de "grand succès industriel", employé par la Commission de régulation de l’énergie pour désigner le compteur Linky. Et l’Union fédérale des consommateurs de pointer du doigt, d’entrée de jeu, les "ratés dans la pose du compteur Linky". Il s’agit cette fois de dénoncer la difficulté pour Enedis à convaincre les Françaises et les Français : au fur et à mesure de l’avancée des installations, les polémiques n’ont pas faibli, rappellent nos confrères. En outre, les motifs d’insatisfaction de la population demeurent nombreux. Le manque de lisibilité sur qui contacter en cas de problèmes - nombreux ! - en fait évidemment partie.

L’UFC-Que Choisir dénonce aussi l’abandon de l’afficheur déporté, "qui aurait permis de suivre ses consommations en temps réel et constitué un réel  avantage pour les consommateurs". Pour rappel, il s’agissait d’un dispositif visant à traduire les informations communiquées par le compteur en données accessibles et permettant une compréhension facilité de ces dernières.

Le véritable bilan de Linky : permet-il de faire des économies ?

La vraie question porte peut-être sur le coût du compteur Linky - ou de l’absence de Linky ! En effet, comme a pu l’expliquer Planet, les réfractaires devront bientôt 64 euros par an pour assurer les frais de relève de leur appareil à aiguille. 

En pratique, poursuit Capital, le compteur Linky permet de facto de faire des économies ; en cela qu’il rend possible pour les usagers la meilleure maîtrise de leur consommation. Ceci étant, rappellent nos confrères, son déploiement n’en demeure pas moins coûteux et pourrait dès lors ne pas correspondre à la bonne affaire maintes fois promise…