Une baisse du prix des carburants avant une hausse inévitable ?
C’est un soulagement inespéré pour le portefeuille des ménages à l'approche des grands départs. Depuis quelques jours, les tarifs à la pompe affichent un recul spectaculaire, offrant une fenêtre de tir idéale pour faire le plein avant de partir skier. Cependant, cette accalmie pourrait bien être le calme avant la tempête réglementaire prévue pour le début de l'année prochaine.
Un gazole au plus bas avant les départs
La baisse était bien visible dans les stations-service : le prix moyen du carburant avant les vacances de Noël a atteint des niveaux que l’on n’avait plus observés depuis plusieurs mois. Selon les relevés effectués le 19 décembre, le litre de gazole (B7) a chuté le seuil symbolique des 1,60 euro, s’établissant autour de 1,59 euro. Le SP95-E10 suit cette tendance, affiché en moyenne à 1,697 euro le litre mi-décembre. Comme le rapporte Turbo, qui a même pu observer des prix à 1,50 euro pour le gazole, c'est une bouffée d'oxygène pour les automobilistes.
La chute du baril change la donne
Cette détente sur les prix n'est pas le fruit du hasard, mais résulte directement des conséquences de la baisse du baril de Brent sur les marchés internationaux. Le cours du pétrole brut a dévissé, passant même temporairement sous la barre des 60 dollars pour la première fois en six mois, avant de se stabiliser aux alentours de 62 dollars fin décembre 2025 (prix constaté sur Boursorama le vendredi 26). Cette situation s'explique par un marché mondial en surabondance et des tensions géopolitiques qui semblent s'apaiser, notamment avec les pourparlers concernant l'Ukraine, comme l'analyse Auto Plus.
Il faut toutefois rappeler le mécanisme de répercussion : il existe toujours un délai d'une à deux semaines entre l'évolution du cours du brut et l'affichage sur les totems des stations, le temps que les stocks raffinés soient acheminés. C'est précisément ce décalage qui permet aux automobilistes de bénéficier de tarifs attractifs en cette fin d'année, répercutant la chute des cours amorcée début décembre.
Une hausse de 4 à 6 centimes dès janvier
Malheureusement, il ne faut pas s'habituer à ces tarifs. Dès la fin du mois de novembre, Olivier Gantois, directeur de l’Ufip Energies et mobilités, confirmant une information du quotidien Ouest France, déclarait à l'AFP: "Je m’attends à ce que les prix à la pompe augmentent (...) de l’ordre de 4 à 6 centimes par litre" à partir du 1er janvier 2026. Ce rebond n'est pas lié au pétrole, mais à une décision administrative française.
La cause principale de cette inflation soudaine est l'augmentation de l'essence et du gazole due aux CEE (Certificats d'économie d'énergie). Ce dispositif oblige les vendeurs d'énergie à financer des actions de rénovation énergétique. Or, l'enveloppe annuelle à financer va passer de 6 à 8 milliards d'euros par an. Les distributeurs, ne pouvant absorber ce coût supplémentaire, le répercuteront intégralement sur le client final, indique Trans.info.
L'impact lourd des CEE sur votre budget
Ce mécanisme technique a des répercussions très concrètes sur votre porte-monnaie. Souvent qualifiés de "quasi-taxe" par la Cour des comptes, les certificats d'économie d'énergie pèsent de plus en plus lourd. L'impact des CEE sur le pouvoir d'achat des automobilistes devrait grimper pour atteindre environ 16 à 17 centimes par litre en 2026, contre 11 centimes actuellement d'après Olivier Gantois.
Au final, cette mesure représente un surcoût estimé à 76 euros par an pour un automobiliste moyen. L’association 40 millions d’automobilistes a déploré cette situation, via son délégué général, Pierre Chasseray : "qu’il s’agisse des radars, des ZFE ou désormais de cette pseudo-taxe énergétique, tout concourt à rendre la vie des conducteurs plus difficile et plus coûteuse."